samedi 10 mars 2007
Le retour de la démocratie
La Mauritanie est un des pays les plus pauvres du monde. Anciennement sous la tutelle de la France, les habitants de ce pays quasi-désertique seront appelés aux urnes demain pour la première élection démocratique depuis très longtemps.
Depuis l'indépendance de la France en 1960, ce pays largement désertique et nomade, a connu dix coups d'État, ratés ou réussis. Un coup d'État est un changement de pouvoir soudain, imposé par surprise, par une minorité en utilisant très fréquemment la force. Maaoya Sid'Ahmed Ould Taya avait pris le pouvoir en 1984, avant d'être lui-même renversé, sans violence alors qu'il était à l'étranger, le 3 août 2005, par le coup d’État du colonel Ely Ould Mohamed Vall. Le militaire avait alors promis de redonner le pouvoir au peuple en favorisant un retour à la démocratie. Demain, la promesse sera remplie à 100%.
Vall a également tenu ses promesses de démocratisation en rétablissant la liberté de la presse et mettant sur pied un système judiciaire indépendant. En juin 2006, un référendum inscrivait dans la une limite pour la durée du mandat présidentiel à deux fois cinq ans, comme aux États-Unis. Des élections législatives et municipales ont ensuite été organisées en novembre. Le colonel Vall a juré qu'aucun des ses militaires ne serait candidat, bien que les Mauritaniens aient été nombreux à venir le supplier de se présenter!
Dans tout Nouakchott, la capitale, la population s'en donne à coeur joie en cette fin de campagne, les automobilistes affichant le portrait de «leur» candidat sur leurs portières de voiture et traversant la ville dans un concert de klaxons. Cette liberté de choix est fortement appréciée, comme le déclare Lamina Mint Ameine: «pour la première fois, dans chaque maison, il y a des opinions politiques différentes. Dans ma famille, je suis pour un candidat, ma mère pour un autre, mon frère un autre, mon père un autre». Sur les 3,2 millions d'habitants de ce pays musulman, 1,1 million d'électeurs se sont inscrits, un record.
Leur principale inquiétude est que l'homme qui sera choisi par le peuple ne replonge le pays dans la répression et la dictature. Nombreux sont ceux qui craignent notamment que des candidats ne soient pas honnêtes et que l'expérience démocratique en cours n'ait été que passagère. J’espère que la démocratie triomphera de ces doutes car l’Afrique a réellement besoin de celle-ci pour prospérer vers la modernité.
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