samedi 10 mars 2007

Bilan de mi-campagne


Nous sommes exactement à mi-chemin de la campagne électorale. Pour certains, cela veut dire qu’il ne reste plus que deux semaines à se faire casser les oreilles avec des fausses promesses et à voir des candidats se pogner le menton sur chaque poteau de téléphone! Pour les autres dont je fais parti, cela veut dire qu’il ne reste que deux semaines d’attente avant d’aller voter, geste le plus important en démocratie. Prenons un petit temps d’arrête en cette semaine de relâche pour faire un mini bilan de mi-campagne.

Jean Charest est attaqué de toute part, surtout au niveau de ses promesses non respectées de 2003. « Je vais remettre sur pied le système de santé. Jugez-moi sur ces résultats. Et si je n'y arrive pas, vous saurez quoi faire! » avait-il dit lors de son élection comme Premier ministre. Force est d’admettre que 4 ans plus tard, rien ne s’est amélioré dans les hôpitaux québécois. Dans cette campagne, les libéraux font encore de la santé leur priorité. Le parti envisage l'embauche de 1500 médecins et de 2000 infirmières additionnels. Il préconise aussi l'accès à l'ensemble des chirurgies dans un délai de six mois.

Pour sa part, le Parti québécois promet d'investir 1,2 milliard de dollars par année pour désengorger les urgences. Une enveloppe de 450 millions sera consacrée pour augmenter l'offre de soins à domicile. Un éventuel gouvernement péquiste investirait aussi 200 millions pour amener le nombre de groupes de médecine familiale à 300. Le PQ promet aussi d'embaucher 650 nouveaux médecins et 1100 infirmières pour réaliser ses objectifs. Pour désengorger les urgences, l'Action démocratique du Québec propose pour sa part la création de cliniques sans rendez-vous. Dès la première année de son mandat, un gouvernement adéquiste investirait 100 millions pour ouvrir 50 points de services dans la province.

Le PQ fait de l'éducation SA priorité électorale. Seul parti parmi les trois principaux à promettre un gel des frais de scolarité, la formation d'André Boisclair promet que l'éducation recevra presque autant de nouveaux fonds que la santé. Le PLQ insiste de son côté sur l'ajout d'une heure à la journée de classe au primaire et au secondaire pour favoriser des activités supervisées (parascolaires, aide aux devoirs, etc). Le parti prévoit aussi embaucher du nouveau personnel qualifié, au coût de 200 millions de dollars. Le PLQ veut en outre améliorer la qualité de l'enseignement du français. Un gouvernement adéquiste s'engagerait pour sa part à débloquer immédiatement 10 millions de dollars pour mettre en place, dès la rentrée 2007, des mesures visant à apporter des correctifs dans les écoles. Les adéquistes comptent surtout revenir au bulletin en notes chiffrées. Le parti propose aussi la fermeture des commissions scolaires, une mesure qui est loin de faire l'unanimité. Il prône également la suppression des élections scolaires et de la taxe scolaire sous sa forme actuelle.

On parle aussi beaucoup des familles dans cette campagne. L'ADQ promet un chèque de 100 $ par semaine pour chaque enfant ne fréquentant pas un CPE. Le coût annuel de cette mesure est évalué à 912 millions. Mario Dumont a promis une allocation de 5000 $ aux couples, à la naissance ou à l'adoption d'un troisième enfant, ainsi qu'aux suivants. Le PQ veut quant à lui faciliter l'accès à la propriété, en s'engageant à consentir un prêt sans intérêt aux familles voulant acheter leur première maison. Les péquistes s'engagent à créer 20 000 places en garderie et de geler le tarif à 7 $ par jour. Ce à quoi ne s'engage pas le Parti libéral dont le chef a laissé la porte ouverte à une hausse des tarifs des services de garde. En matière familiale, le principal engagement du PLQ est l'ajout, d'ici 2012, de 20 000 nouvelles places en garderie, ce qui représente un investissement de 200 millions.

Les promesses vertes sont nombreuses en cette campagne électorale, preuve ultime que l’environnement occupera une place importante dans le prochain mandat. Le PLQ et l'ADQ proposent tous deux de protéger 8 % du territoire alors que la PQ propose d’en protéger 12%. Autre engagement important du Parti québécois: mettre fin à la vente du Mont-Orford. Les libéraux, qui sont à l'origine de ce dossier, n'envisagent pas de changer de cap. Le PQ veut forcer les entreprises à réduire leurs rejets polluants et s'engage à rembourser une partie des frais de transport en commun des Québécois, tandis que le Parti libéral compte atteindre les objectifs du protocole de Kyoto d'ici 2012. Cette promesse, contenue dans une publicité libérale, a été vertement critiquée par des groupes écologistes pour leur irréalisme.


La controverse n’a pas manqué en ce début de campagne. Commençons par les envolées homophobes d'un animateur de radio du Saguenay, Louis Champagne, qui se demandait si les travailleurs d'usine de la région allaient vraiment voter pour des homosexuels. Champagne a été suspendu par la station de radio. On se rappellera aussi des propos désobligeants du candidat adéquiste dans deux-Montagnes, Jean-François Plante, à l’endroit des femmes. Ce sympathique candidat s’est déclaré contre l’équité salariale entre hommes et femmes, bravo! Il a ensuite été forcé de démissionner par son chef, pas une grosse perte pour la démocratie québécoise!

Mario Dumont a été aussi contraint de s'expliquer sur l'absence, en pleine campagne électorale, de sa candidate Karine Delarosbil dans sa circonscription de Bonaventure. Elle est partie en Floride pour des vacances avec ses deux enfants en plein milieu de la campagne électorale! Dumont a également du défendre un autre candidat adéquiste, Éric Dorion, qui tente de se faire élire dans Nicolet-Yamaska, parce que celui-ci avait un casier judiciaire. Ancien toxicomane réhabilité, il a plaidé coupable à huit chefs d'accusation pour fraude et vol d'automobile en 1994!

Le PQ n'a pas échappé à la controverse. Son candidat dans Saint-Henri-Sainte-Anne, Robin Philpot, a dû s'expliquer sur ses écrits consacrés au génocide rwandais, notamment son livre Ça ne s'est pas passé comme ça à Kigali. Un article paru dans La Presse de jeudi affirmait que ce candidat a nié le massacre des Tutsis. Il n'en fallait pas plus pour provoquer une vive polémique et s'attirer les dénonciations de partout! André Boisclair a du se porter à la défense de son candidat.

Jean Charest a aussi commis une erreur cette semaine en déclarant que « le Québec n'est pas indivisible », donnant ainsi beaucoup d’impact aux arguments souverainistes. Charest s’est caché derrière l'argument du « lapsus » mais personne n’y a cru!

Voilà qui résume les deux premières semaines de course électorale. La suite risque d’être très excitante car un sondage de ce matin place les libéraux en tête avec 33%, suivit du PQ avec 29% et de l’ADQ avec 25%. Rien n’est joué et le meilleur est à venir!

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Sujet très interressant!bahhh euumm moi je profite bien de ma semaine de relache ca fait tjrs du bien lol
Genevieve 2B

Anonyme a dit…

C'est nice ca résume super bien ce qui est arrivé jusqu'a maintenant!

chuck a dit…

Vive le parti comuniste du Québec!!!!
Vive le parti maximiste liniste du québec!!!!
Vive le bloc pot du québec!!!!