mercredi 31 janvier 2007

Les employés à l’abattoir


Le plus important abattoir de porcs du Québec fermera ses portes le 25 mai. Les patrons de l’usine Olymel de Vallée-Jonction en Beauce ont annoncé la fermeture tard hier soir, envoyant plus de 1 100 personnes au chômage. Cette nouvelle pourrait avoir de grandes conséquences sur l’industrie porcine québécoise.

Les patrons d’Olymel affirment avoir perdu plus de 50 millions dans les 3 dernières années. Je doute fortement de ces chiffres car Olymel continue de se payer des campagnes de publicité à la télévision et dans les journaux. Ils blâment la montée du dollar canadien, la forte concurrence et les maladies qui ont affectés les animaux canadiens pour ces pertes monétaires importantes. Selon moi, il ne faut pas chercher plus loin : les gens consomment moins de porc, that’s it! La population québécoise se fait rabattre tous les jours dans les médias qu’il faut manger santé, moins gras, etc. Alors on consomme moins de bacon, de jambon, de saucisses…

Les patrons de l’entreprise ont donc demandé aux 1 100 employés de réduire leur salaire pour que la compagnie puisse survivre. Ils ont fait appel à Lucien Bouchard, ancien Premier ministre du Québec, pour négocier avec le syndicat des employés.

Les dirigeants ont proposé aux employés des coupures salariales de 240$ PAR SEMAINE, ce qui donne environ 12 000$ par année de moins sur le chèque de paye! Question de sauver encore plus d’argent, l’employeur proposait aussi de couper dans les régimes de retraite des employés et dans les assurances, deux aspects très importants aux yeux des employés.

L’offre patronale a été rejeté à 97% par les employés (seulement 26 des 868 présent hier ont donné leur accord). Les patrons ont donc réagit en annonçant la fermeture de l’entreprise.

Au terme de l'assemblée générale d'hier après-midi, Gino Provencher, président du syndicat de l'usine, avait déclaré que les employés ne souhaitaient pas la fermeture de l'usine, qu'ils aimaient leur travail et qu'ils avaient le droit de demander et d'obtenir les conditions de travail qu'ils méritent.

Cette terrible nouvelle aura des conséquences majeures sur l’industrie porcine québécoise. En effet, l’usine de Vallée-Jonction dispose d’une capacité d’abattage de 37 500 porcs par semaine, la plus importante au Québec. Les producteurs de porcs risquent donc de rester pogné avec leurs animaux, faute d’endroit pour les faire abattre.

1 100 emplois perdus, une industrie en crise, une région qui ne s’en remettra pas de si tôt. Vraiment, les cochons ne sont pas toujours ceux qu’on pense…

2 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est sans surprise que je suis en désaccord complet avec ton article, sauf le fait que la situation est très triste.

Où est le lien entre les difficultés de l'entreprise et la publicité ?? La publicité est un investissement nécessaire au maintient et à la croissance. Déjà que l'industrie en arrache, ça serait probablement encore pire sans les campagnes publicitaires.

La dernière offre d'Olymel coupait autour de 50$ net sur les payes des employés. Le reste est économies étaient prises sur les avantages sociaux.

C'était un compromis très désagréable j'en conviens, mais quand même acceptable quand on connait la situation du marché.

Et ce n'est pas comme si c'était pas clairement dit que l'entreprise fermerait si les employés refusaient l'offre. Ils vont faire quoi ces employés? Ils vont tout perdre et vont aller travailler au Wal-Mart au salaire minimum. Dans quelques mois, quand ils se réveilleront, ils regretteront de ne pas avoir accepté l'offre.

Entre toi et moi, ils auraient dû accepter cette dernière offre et si elle n'est pas à leur goût, les employés ont tous les droits d'aller sur le marché et tenter de trouver un emploi rémunéré au salaire qu'ils pensent valoir. Malheureusement, souvent le réveil est dur...

La situation est la même qu'a vécu plusieurs entreprises comme par exemple Shermag. Les employés avaient refusé "la dernière offre" et quelque temps plus tard, les mains vides, les employés sont revenus presqu'à genou pour réavoir leur emploi.

Autre exemple, l'Entreprise Tissages Sherbrooke. La direction ont fait une offre aux employés qu'ils ont refusé. Les employés ne croyaient pas que l'entreprise était en difficulté. Un groupe d'employés ont pris les commandes de l'entreprise pour fermer moins de 2 ans après... Devant leurs coffres vides, ils ont finalement compris que l'industrie du textile était en grande difficulté. Tout le monde le savait sauf eux...

Anonyme a dit…

Les personnes renvoyer vont devoir s'ABATRE sur leurs sort.