Orford minoritaire

Aujourd’hui, je suis en amour avec le parlementarisme britannique. Je ne pensais jamais dire cela un jour mais le principe d’un gouvernement minoritaire commence à me plaire. À la veille de la rentrée parlementaire, le gouvernement minoritaire de Jean Charest y est allé d'un premier recul de taille: il renonce à son plan de privatisation des terrains du parc national du Mont-Orford.
Le virage à 180 degrés, annoncé lundi par la ministre du Développement durable Line Beauchamp, a été applaudi par l'Action démocratique du Québec (ADQ) mais a été accueilli avec prudence et scepticisme par le Parti québécois et le coalition SOS Parc Orford.

Il faut dire que l'opération de privatisation telle que concoctée par le gouvernement Charest au terme d'un débat long et passionné s'est soldée par un échec total. En date d’hier, personne n'avait répondu à l'appel d'offres lancé à la mi-décembre 2006.

Le gouvernement Charest avait fixé à 2 millions $ le prix minimum de vente du domaine skiable et du golf du parc. À cette mise minimale, s'ajoutait l'obligation, pour l'acquéreur, de verser 12,6 millions $ au gestionnaire, Mont-Orford inc., pour les équipements du centre de ski et du club de golf. En vertu de la loi 23, l'acquéreur devait construire 750 «unités d'hébergement», principalement des condominiums, au pied de la montagne.

Mais l'érection de centaines de condos en plein coeur d'un parc, un projet défendu sans relâche par l'ancien ministre du Développement durable Claude Béchard, n'a jamais obtenu l'assentiment de la population. Dans le but de corriger le tir, la ministre Beauchamp a confié à la MRC de Memphrémagog le soin de forger un consensus, d'ici deux ans, autour d'un projet récréotouristique régional.

Voilà donc une excellente nouvelle! Les adéquistes se targuent d’être les responsables de ce changement majeur; personnellement, je suis seulement content que Frisou soit maintenant obligé d’écouter le peuple…