Agriculture immigrée?

Nous savons tous que l’agriculture constitue la base de l’alimentation des humains. Par contre, peu de gens veulent travailler dans ce domaine. Malgré des emplois garantis, les Canadiens et les Américains boudent les champs. La situation semble être encore plus alarmante en Californie.

La Californie produit plus de la moitié des fruits et légumes aux États-Unis et emploie dans ce secteur 225 000 travailleurs toute l'année, chiffre multiplié par deux au moment des récoltes d'été. Plus de la moitié sont des immigrants qui traversent la frontière clandestinement. Les producteurs californiens de fruits et légumes sont inquiets: ils craignent de manquer de bras pour les récoltes d'été alors que les nombreux employés clandestins dans leurs champs sont confrontés à un renforcement des contrôles aux frontières et sont de plus en plus attirés par le secteur du bâtiment, beaucoup plus lucratif au niveau salarial.

L'an dernier déjà, la région a connu des pénuries de main-d'oeuvre et certains fruits ont dû être laissés à l'abandon dans les champs. Le projet du président américain George W. Bush de porter les effectifs des gardes-frontières américains de 12 000 à 18 000 d'ici fin 2008 devrait limiter un peu plus le nombre de migrants en mesure de rejoindre les exploitations agricoles californiennes pour y travailler.

La main-d'oeuvre disponible pour le travail des champs s'est également réduite à la suite de l'explosion de l'immobilier ces dernières années. Les Mexicains sont alors attirés vers ces emplois un peu plus payants et moins exigeants physiquement.


Henry Vega, producteur californien, fait pousser fraises et avocats sur 26 hectares. Il ne peut compter que sur 160 saisonniers au lieu de 240 habituellement pour récolter une de ses parcelles de fraises. Conséquence, les opérations sont plus lentes et certains fruits sont ramassés trop mûrs pour être vendus en l'état. Ils peuvent être mis en conserve ou servir à la fabrication de jus, deux options toutefois moins rentables.

Avec le nombre de personnes qui sont en chômage, le gouvernement devrait plutôt les obliger à travailler dans les champs. Ils comprendraient ainsi la vraie valeur du travail et de l’agriculture. En attendant, ne vous surprenez pas si vous trouvez des fruits et des légumes de mauvaise qualité au supermarché…