mardi 24 avril 2007
Quand on crache en l’air…
Cracher. Probablement le geste le plus inélégant qui existe. Quoi de plus chic que de voir un autre être humain se racler la gorge avant de larguer un immense morviat dégoulinant sur le trottoir, charmant. Depuis qu'elle a obtenu l'organisation des Jeux olympiques de 2008, la Chine tente de discipliner sa population à ne plus cracher, les autorités donnent entre autres des amendes. Mais pourquoi les Chinois ont cette habitude qui déplaît tant aux touristes?
Il semble que ce soit ancré dans de vieilles habitudes. Certains avancent que cela vient de la médecine chinoise qui recommande de ne rien garder de mauvais à l'intérieur. À cause de la mauvaise qualité de l'air, de nombreux Chinois ont des problèmes respiratoires. C'est une nécessité biologique pour les gens qui vivent dans un environnement pollué. On les encourage cependant à utiliser les crachoirs ou un mouchoir!
À en juger par l'expérience de la Corée du Sud et celle du Japon dans les années 80, la punition financière semble produire un meilleur effet dissuasif chez les cracheurs! À New York ou Bruxelles, des règlements interdisent spécifiquement de cracher ou d’uriner dans la rue. Certaines villes au Québec ont aussi de tels règlements, comme l'Assomption et Candiac.
À Paris, le règlement sanitaire départemental interdit toutes souillures sur la voie publique. Les contrevenants sont sanctionnés par les inspecteurs du Centre d'action pour la propreté de Paris et les inspecteurs de sécurité de la Ville. Le montant de la contravention, fixée par un juge, est en moyenne de 183 euros, soit environ 300$!
Si la Ville de Montréal dispose d’un règlement qui interdit de salir le pavé et de répandre un liquide sur le domaine public, en réalité, il est très rare que des amendes soient imposées pour avoir craché. Plus souvent, les policiers vont se contenter d’avertir verbalement la personne qui urine sur la voie publique. En 2006, 1439 amendes ont été données dans l’île de Montréal. Le montant varie de 60 $ pour une première infraction à 1000 $ pour une récidive.
L’arrondissement de Ville-Marie vient d’adopter un règlement sur la propreté plus sévère qui interdit, entre autres, toute « souillure organique humaine ». Il sera en vigueur le 1er juin. Sans être la priorité des 13 inspecteurs de la propreté, les crachats pourraient entraîner des sanctions.
Peut importe qu’on soit Chinois ou Montréalais, serait-il possible de réaliser, chers cracheurs, que vous n’êtes pas seul dans l’univers et que ce geste primitif et barbare n’est pas de mise dans une société civilisée.
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