vendredi 13 août 2010

La malédiction du Bambino


J’aurais du me douter de quelque chose ce matin. Je dormais paisiblement et quelle ne fut pas ma stupeur d’être réveillé par un orage… du tonnerre! Des coups de canon tonnaient à l’extérieur, les éclairs déchiraient le ciel et Noé apportait les derniers ajustements à son arche car on sent le déluge poindre à l’horizon. Bref, la journée partait déjà sur une drôle de note.

Avant de repasser à Philadelphie, nous avions décidé de passer visiter le musée Babe Ruth à Baltimore ainsi que le temple de la renommée des sports du Maryland. Nous étions loin de nous douter de la tournure des événements.

Pour trouver le musée Babe Ruth, il suffit de suivre les 60 balles de baseball peintes sur le trottoir entre le stade des Orioles de Baltimore et la maison où il fut élevé. Le chiffre n’a pas été choisi au hasard : 60, pour le record de 60 p’tits longs du Babe lors de la saison 1927, une marque qui tiendra jusqu’en 1961.


Je stationne donc la voiture devant le musée. Nous faisons une visite merveilleuse en découvrant des photos exclusives de la carrière du Bambino, ses records, sa vie familiale, l’évolution du sport qu’est le baseball en comparant l’équipement d’autrefois ou même les premiers sièges du Yankee Stadium datant de 1923.








Après une trentaine de minute, nous passons à la boutique souvenir pour conserver une trace de notre passage dans cet endroit sacré. La trace sera assez durable comme vous pourrez le voir! Nous furetons un peu, Pat feuillette un bouquin sur les meilleurs frappeurs de circuits de l’histoire du baseball alors que je décide d’acheter un chandail du Babe alors qu’il s’alignait avec les Red Sox de Boston. Je vous parlais samedi dernier de la malédiction du Bambino qui s’était abattu sur les Sox après que l’équipe ait vendu le contrat de Ruth aux Yankees, Boston a été privé de victoire en Séries mondiales pour plus de 80 ans. J’ai appris aujourd’hui que cette malédiction existe vraiment!

Nous ressortons du musée, tout heureux de notre visite et prêt à aller voir l’autre musée. Nous allons déposer nos achats dans la voiture pour y retrouver une quantité incroyable de verre brisé sur le trottoir. Ok, il me manque une fenêtre sur la Matrix, côté passager en arrière. Nous venions d’être victime d’un sordide vol. Il y a de la vitre PARTOUT dans la voiture, dans la rue, sur le trottoir. On fait rapidement le tour de la voiture et un seul sac manque, celui de Pat. Il fait alors l’inventaire : un ordinateur portable neuf, un passeport canadien, un porte-feuille, des prises de recharge pour le cellulaire et le lecteur MP3, 5 livres de statistiques sur les équipes que nous avons visités cette semaine, notre réserve de paquets de gomme et une copie du manuscrit du livre que Pat est en train d’écrire. Tabarn*%?&**%* Ah oui, il y a avait également nos billets de baseball pour ce soir à Philadelphie et demain à New York! Quand ça va ben, ça va ben!

Par contre, dans notre malchance, nous avons aussi été chanceux. Le voleur n’a pris qu’un sac et pas tout le contenu de la voiture. Ensuite, le porte-feuille de Pat ne contenait ni son argent, ni son permis de conduire, ni de carte de crédit. Il pourra donc récupérer ses documents lors de notre retour au pays. À l’ère des billets électroniques achetés sur Internet, il est facile de faire ré-imprimer des billets à l’aide d’un simple courriel, nous pourrons probablement aller au baseball quand même. Pour le passeport, nous revenons au Canada alors il sera plus facile de traverser la frontière vers notre pays que le contraire.

La police arrive et prend les dépositions. Le musée Babe Ruth dispose de caméras vidéo à l’extérieur. Pat visionne le ruban avec le policier. Imaginez la voix de Claude Poirier pour lire la description : un individu de race noire, âgé dans la vingtaine, 6 pieds 3, vêtu de bleu, passe près de la voiture vers 10h10, regarde à l’intérieur et poursuit son chemin. À 10h33, il revient, fracasse la vitre, prend le premier sac sur le dessus et part en courant. Au même moment, sur une des autres caméras du musée, on me voit en train de payer à la caisse pour les souvenirs. Deux minutes plus tard, nous faisons la triste découverte.

Quand je vous parlais du mauvais timing hier, le revoici. Si nous n’avions pas gossé aussi longtemps dans la boutique pour acheter le chandail de Babe Ruth, nous serions arrivés à temps à la voiture et peut-être que ceci ne se serait jamais passé. Mais d’un autre côté, si nous étions parti à la découverte de l’autre musée, peut-être que nous aurions retrouvé la voiture complètement vite ou totalement… absente! Était-ce la malédiction du Bambino?

Après une courte période de découragement de…. 18 secondes, nous nous mettons en marche pour réparer les pots (ou la vitre!) cassés! Appels à nos compagnies d’assurances respectives, appel fort important à l’Ambassade du Canada à Washington DC à propos du passeport, rendez-vous deux heures plus tard pour faire changer la fenêtre, ré-impression des billets pour les deux matchs. En moins de 3 heures, nous étions de retour sur la route en direction de Philadelphie! J’ai quand même hâte de passer les douanes dimanche, ça sent l’incident diplomatique à la Maher Kadhar! Pat a même pris le temps de faire du magasinage virtuel et il a racheté tous ses livres à part celui des Reds de Cincinnati!

Ah oui, si quelqu’un cherche un billet non-utilisé pour visiter le musée des sports du Maryland, je vous fait ça pour pas cher!

Nous arrivons à notre hôtel en fin d’après-midi. Il me semble que cette journée dure depuis 45 heures. Heureusement, nous avons une merveilleuse chambre, la plus spacieuse du voyage. Nous avons une station de travail d’où je vous écris en ce moment et même un boudoir pour profiter du Wifi sur son iPhone, quel look!



Je vais vous avouer que pour une des seules fois de ma vie, aller voir un match de baseball ne me tentait pas vraiment ce soir. L’affrontement entre les Phillies de Philadelphie et les Dodgers de Los Angeles perd de son lustre lorsqu’on regarde les alignements partants. Pas de Ryan Howard ou de Chase Utley pour les Phillies, pas de Russel Martin, le seul Québécois oeuvrant dans les majeurs, pas de Manny Ramirez, tous blessés. Ca s’annonce pour une soirée plate et ennuyante, surtout que le ciel est incertain et que le pluie semble imminente.

Question d’ajouter un peu de piquant dans cette journée drôlement pimentée, je décide d’y aller avec un petit Nacho Grande! Fort, fort et encore fort, un vrai délice! Je n’ai pas encore retrouvé toutes les capacités de mes papilles gustatives encore!

Les partisans du Phillies supportent vraiment leur équipe. Malgré la météo, 44 000 fanatiques s’entassent dans le stade. Lors de notre passage samedi dernier, nous avons discuté avec un sympathique placier, Glynn. Pat le retrouve et nous négocie de meilleures places que celles que nous avions! Merci Glynn et merci Pat!


Le début du match est tout à l’avantage des Dodgers, mais je ne vous apprends rien car nous portons malchance aux équipes locales depuis le début du voyage, ce n’est rien de nouveau. D’ailleurs, pous demain, appelez votre bookie et gager contre les Mets, c’est un gain assuré! C’est déjà 3 à 0 pour Los Angeles après le premier tour au bâton.

C’est une soirée thématique ce soir au Citizen Bank Park : hommage à la culture juive! Une troupe de danseurs nous divertissent lors d’une demi-manche avec une chorégraphie alliant rythme et agilité, le tout agrémenté par une présence du Phillie Fanatic! Et pour couronner la thématique juive, on interprète le traditionnel « Take me out to the balle game » en YÉDISH! Le résultat en plus que douteux et personne ne chante dans le stade, silence total! J'ai eut peur pour la manche de la circonsition!



La foule encourage son équipe car Philadelphie tire de l’arrière par un score de 9 à 2. Les Phillies amorcent une remontée en 8e manche après une feinte non-réglementaire du lanceur. Pour les non-initiés, lorsqu’il y a des coureurs sur les sentiers, le lanceur peut tenter de les retirer en lançant sur les buts mais il doit retirer tout d’abord son pied de la plaque. S’il ne le fait pas, cette feinte irrégulière est sanctionnée par l’arbitre qui fait avancer les coureurs. Le lanceur des Dodgers effectue une de ses feintes mais les arbitres ne bougent pas. La foule commence à s’énerver, ce qui amène le gérant des Phillies sur le terrain. Discussions avec l’officiel qui accorde un but supplémentaire au coureur! Ce sera le début d’une manche de 4 points, c’est 9 à 6!

En 9e, c’est l’heure du rallye cap. Pour encourager une équipe qui tire de l’arrière, il suffit de porter sa casquette à l’envers, pour conjurer le mauvais sort et attirer la chance pour ses favoris. Évidemment, ça ne marche pas toujours mais le rire est garanti!

Carlos Ruiz se présente au bâton avec les buts remplis et claque un long double pour donner la victoire du Phillies! La malédiction des équipes locales est maintenant levée! Une magnifique conclusion à une journée mouvementée. Voilà qui me réconcilie avec les Dieux du baseball qui ont assurément quelque chose à voir dans cette spectaculaire remontée! Je ne regretterai jamais d’y être allé, ce fut un des plus beaux matchs que j’ai vu de ma vie.


On célèbre la victoire en grande à Philadelphie en faisant sonner et bouger l’immense réplique de la Liberty Bell! La dernière fois que ceci s’est réellement produit, c’était en 1839! On chante également la chanson « High hopes » tous en cœur.


La morale de cette journée : il faut toujours faire confiance au baseball pour passer du bon temps, oublier tous ses soucis et s’amuser. La journée s’est magnifiquement bien terminée et demain est un autre jour… de baseball!

8 commentaires:

Anonyme a dit…

cré maudit... il y avait de quoi être en tab.....

ici Sir Paul a donné tout un show

À bientôt messieurs!

Anonyme a dit…

À la base, je devais co-écrire la chronique avec Phil, mais telle la marmotte que je suis, je me suis endormie bien avant que Phil la termine!

Je dois dire que nous avons très bien réagit face à la situation. Nous n'avons pas paniqué, nous avons tous les deux passé notre frustration chacun à notre façon: Phil en enlevant chaque morceau de vitre qu'il restait accroché à sa vitre et moi en allant prendre une marche dans les rues avoisinantes voir si je ne verrais pas le truand, tout ça en attendant le policier.

Le truand en question, et on s'entend, je pourrais le qualifier autrement, mais je vais rester PG ici (si vous voulez avoir la version non-censurée, appelez-moi à mon retour!), je l'ai effectivement vu sur la caméra de sécurité. Mis à part la description que Phil en a fait, il portait un t-shirt bleu pâle, une paire de short de basket-ball noire avec une bande blanche au bas, une paire de souliers de course et je crois qu'il avait une casquette grise (le policier semblait moins sûr, on voyait mal un peu). Et le tab..., il avait déjà un sac à dos sur ses épaules. Il est passée à exactement 10h13, à regarder dans la voiture, a continué sa route et est revenu à 10h33 pour effectuer son crime. Je vous jure, j'aurais reconnu ce gars là à un kilomètre si je l'avais vu. Dans 10 ans, je pense que je pourrais le reconnaître encore, mais il faudrait qu'il porte le même linge! Le policier s'en allait justement faire une ronde dans les environs, parce que lui aussi évidemment pouvait l'identifier.

D'ailleurs, j'aimerais bien voir le gars ouvrir mon sac. À moins de me dessiner la face brune sur mon passeport ou d'apprendre le français TRÈS rapidement pour savoir que mon livre est sur l'histoire de la lutte au Québec, il doit encore ce matin être en train de mâcher NOTRE gomme en essayant de trouver mon mot de passe sur mon portable.

C'était une journée de première pour Phil et moi hier: première victoire d'une équipe locale, première visite au musée de Babe Ruth, premier rapport de police aux États-Unis, première fois que je visionnais un tape de sécurité avec un policier, première fois que Phil se faisait défoncé sa voiture et première fois que je me fais voler quelque chose avec une telle valeur. (je parle du laptop, pas de la gomme!)

Je m'en voudrais aussi de ne pas remercier plusieurs personnes qui nous ont aidé, même s'ils ne liront pas ce blog.

Tout d'abord, le policier fut d'une gentillesse surprenante. Il n'a pas pris trop de temps pour arriver et j'étais presque son asssitant pour la séance de vidéo, car les gens du musée ne savaient pas trop comment fonctionnait leur magnétoscope.

Les gens du musée ont aussi été très gentils, ils m'ont donné accès à un ordinateur pour que je puisse réimprimer les billets de baseball.

Après avoir parlé à une très mauvaise réceptionniste chez mon courtier d'assurance, Andréanne, qui remplaçait ma courtière habituelle a pris les choses en mains, si bien que j'ai passé plus de temps à m'obstiner avec cette réceptionniste qu'à attendre le retour d'appel de la compagnie d'assurance comme tel. (suite sur autre message)

Anonyme a dit…

(suite et fin)

Merci Andréanne et merci à Alain, de la compagnie d’assurances, qui m'a très bien expliqué les étapes à suivre lors de mon retour pour les réclamations.

Merci aussi à Micheline Gauthier, la dame de l’ambassade canadienne à Washington, qui m’a rappelé durant son heure de dîner, qui m’a mis en confiance en me disant que mon retour au pays se ferait sans pépin et qui fut très gentille tout au long de ma conversation avec elle. Je pense même qu’elle est la personne derrière le retour de Pierre Lambert au pays après son histoire avec Dominique Cartier dans Lance et Compte 2!! Si ce n’était pas elle, elle est à tout le moins tout aussi compétente!

Merci aussi à Kevin de Safelite, un genre de Lebeau Vitre d’Auto, qui a trouvé un endroit qui pouvait remplacer la vitre de Phil la journée même (car lui n’avait pas la pièce), qui a pris un rendez-vous pour Phil et qui lui a même donné le chemin! Sans lui, nous aurions du attendre à vendredi pour faire réparer la vitre et ainsi, fort probablement manquer la partie du voyage entre les Phillies et les Dodgers.

Bref, dans les choses que nous n’avions pas prévu pour ce voyage, il y avait la visite au Louisville Slugger Factory, celle du Kentucky Derby Museum et même cet arrêt à Baltimore n’était pas prévu au départ. Mais définitivement, nous n’avions pas prévu se faire voler…

Morale de cette histoire : Gardez toujours votre passeport sur vous, faites-vous des back-up régulier de votre ordi ( ça je l’avais fait au moins!), et surtout, n’achetez jamais un t-shirt de Babe Ruth avec les Red Sox!!!

Pat

Anonyme a dit…

"If the Gods are fucking you, you find a way to fuck them back. It's Baltimore, gentlemen; the Gods will not save you." - Burrell (The Wire)

Un passeport, même mouillé, doit TOUJOURS être sur soi!

Claude Poirier

Claude (Grand Duc) Leduc a dit…

Un peu désolé pour Pat, mais au moins l'Ambassade a été collaborative et vous avez pu remplacer votre vitre d'auto grâce aux assurances et finalement, l'équipe locale a gagné avec votre présence à Philly...

Comme dans toute malédiction, il y a un sortilège quelque part pour en débarrasser...

Bon baseball à New York et bon retour (c'est à se demander si vous allez à Cooperstown...)

Anonyme a dit…

bonjour à vous deux

désolé pour vous c'est moche mais le plus important c'est que vous n'avez rien le reste n'est que matériel

profiter au maximum du reste de votre voyage

Monique

Anonyme a dit…

J'avoue qu'un commentaire de Monique viens bien clore la discutions

Anonyme a dit…

Vous avez été frappé non pas par la malédiction du Bambino mais bien par la malédiction du COYOTO!!!

La malédiction du COYOTO s'apparente drolement a L'ALMANACHMALÉDICTION qui sevissait au Québec depuis quelques années.

ben voyons donc... lachez les musées et chassez. J'ai pas vu une fifille avec des revs encore!!! Mettez-vous en mode Moooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooomba!!!


Steven Seagal