Rumble in the Bronx

Je me suis levé de bon matin pour aller quérir mon comparse de voyage, l’inimitable Patric Laprade. Et encore une fois cette année, la formidable Monique Laprade nous avait préparé un festin pour la voyage : on parle d’un lunch de 3 sacs!! Même Guy Laprade aka le Vétéran hochait de la tête en me voyant placer tout cela dans la glacière! J’ai vu la Croix Rouge dropper des conteneurs de nourriture à Haïti qui n’étaient pas aussi remplis que ça! Voici d’ailleurs à quoi ça ressemblait dans la voiture.

Je vous écris ce soir en direct du New Jersey, à quelques mètres de New York City. Il fait toujours chaud dans le Big Apple l’été et certains n’hésitent pas à mettre leur vie en jeu pour nous vendre des bouteilles d’eau alors que nous sommes arrêtés à une lumière! Vous auriez du la voir couper entre les voitures, un virtuose!

Autre fait bizarre : une voie est réservée sur la chaussée pour les pompiers! Arrive-t-il aussi souvent des incendies à Jersey City pour sacrifier une voie de circulation en banlieue de la plus grosse métropole des États-Unis?

Nous sommes donc au célèbre Holland Motor Lodge, le meilleur deal lorsqu’on vient à New York. Confortable, proprounet, beines gratuits à la réception (frais en plus!!), proximité d’un centre d’achat mais surtout d’une station de métro qui vous amène Downtown NY en 10 minutes… lorsqu’on ne se trompe pas de direction! C’est un endroit connu des Québécois qu’on peut immédiatement spotter en arrivant, mal stationné comme au Carrefour Laval!

Lors du voyage, mon analyse se porte sur un panneau de signalisation indiquant les règles à suivre dans le métro. Les voici :

Pas de nourriture ni de breuvage, non-fumeur, ne pas jeter ses ordures sur le sol et interdiction formel de répandre à grande échelle communautaire de la musique rap à l’aide d’un ghetto blasteur comme au début des années 80! Deux CRIMINELS ont porté entrave à la règlementation en vigueur dans les transports en commun newyorkais en trinquant une petite frette très peu subtilement dissimulé dans un chic sac de papier brun tels des mendiants au Carré St-Louis! J’appelle Claude Poirier à l’instant!

Direction le Bronx pour assister à un affrontement mettant en vedette la plus grand rivalité sportive de l’univers. Oubliez Canadien- Maple Leaf, Celtics-Lakers, Edmonton-Calgary, on parle de deux équipes qui se détestent viscéralement : les Yankees de New York et les Red Sox de Boston. Si vous êtes fanatiques de baseball, c’est l’affrontement rêvé, celui que vous souhaitez voir une fois dans votre vie. Une rivalité qui date de la vente de Babe Ruth des Red Sox aux Yankees, décisions qui sera favorable aux Bombers du Bronx alors que les Bas Rouges subirent le « Bambino curse », un mauvais sort qui les priva de remporter la série mondial pendant 80 ans.

Comme théâtre de cette rencontre épique, la magnifique Yankee Stadium. Inauguré pour la saison 2009, ce chef d’œuvre d’architecture moderne est la parfaite réplique de son prédécesseur qui trônait autrefois… de l’autre côté de la rue. En y pénétrant, on reconnait la classe et la beauté d’une organisation comme celle des Yankees. Je suis immédiatement hypnotisé par d’immenses fanions pour honorer les plus grands joueurs de l’histoire de l’équipe : Babe Ruth, Mickey Mantle, Joe Dimaggio, Reggie Jackson, Yogi Berra, Don Matignley, etc. Toutes époques confondues, il s’agit dans contredit du plus grand assemblement de baseballeurs de l’histoire du sport.

On se doit de reconnaitre la classe des Yankees lorsque vient le temps de rendre hommage à quelqu’un. Décédé il y a quelques semaines à peine, l’ancien propriétaire de l’équipe Georges Steinbrenner dispose déjà d’un immense panneau hommage au champ centre. D’ailleurs, ironiquement, Larry David, co-créateur de Seinfeld et celui qui interprétait la voie du « Boss » dans les épisodes de la série, assistait au match de ce soir, tout comme Mick Foley, lutteur professionnel natif de New York!

Un beau soleil, aucun nuage dans le ciel, un gazon fraichement coupé, une musique d’orgue entraînante, l’odeur des hotdogs, un petit breuvage à la main, je suis au paradis.

Nous sommes installés un peu haut au goût de mon vertige mais bon, on va faire avec!


Au monticule ce soir, un des derniers joueurs des défunts Expos de Montréal à toujours œuvré dans les ligues majeures : Javier Vazquez. Rien n’a changé depuis son passage au Stade Olympique : il craque toujours sous la pression! Dès la première manche, c’est le diminutif David « Big Pappie » Ortiz qui expédie la balle rapide de Vazquez dans les bleachers de droite, « Bonsoir elle est partie »!


La foule ne se gêne pas pour huer copieusement chaque bon coup des Red Sox et les rares partisans bostonais sont immédiatement pris à partie! Mais les newyorkais ont aussi de bonnes idées : lors de la première présence en défensive des Yankees, ils scandent le nom de chaque joueur jusqu’à ce que celui-ci leur envoie la main, parfois même pendant un lancer!

À défaut d’avoir vu le 600e circuit en carrière d’Alex Rodriguez, exploit réalisé lors du dernier match des Yankees mercredi contre Toronto, j’aurai eut la chance de voir un autre moment historique : le 2 873 coups sur de Derek Jeter, égalant ainsi la marque du grand Babe Ruth lui-même!


Les Yankees pourraient donner des leçons de marketing à n’importe quelle équipe de la ligue. S’il existe un produit qui ne porte pas le logo des Yankees sur la terre, ils vont l’inventer. À preuve cet IMMENSE réceptacle de pop corn, capable de contenir la fuite de pétrole dans le Golfe du Mexique. Je pense qu’un partenariat entre les producteurs de maïs du Québec et les Yankees pourraient être profitable aux deux partis!

Score final : Boston 6, New York 3. La défaite est difficile à avaler pour les Bronx Bombers mais ils pourront se reprendre dans les 3 derniers matchs de la série. J’ai ADORÉ mon expérience à la Mecque du baseball, le nouveau Yankee Stadium.

Le retour à l’hôtel fut plus cahotique! 50 000 personnes qui quittent en même temps dont la plupart en Métro, voilà ce que j’ai vécu de plus chaud, humide, collant et nauséabond! Des sardines auraient été enchantées d’échanger de place avec moi en ce disant : « voilà ce que j’appelle du spacieux! ». 2 heures plus tard, me voici devant mon portable à cogner des clous. Voilà le signe qu’il est temps d’aller dormir car Philadelphie m’attend demain!