mardi 21 juillet 2009

Hello? Yeah! Wrong room…

Bien le bonsoir et rebienvenue au Blog de route! Constamment à la recherche d’économies mais également d’aventures rocambolesques, lorsque je voyage, je me fais un devoir d’essayer de trouver les hôtels les moins chers et les plus loufoques d’Amérique du Nord. Avec ces deux critères en tête, je suis tombé en plein dans le mille avec le America’s best value Inn de Cherry Hill au New Jersey. Située à 5 miles de Philadelphie, cette petite merveille peut paraître rebutante à la base. Il est fort rassurant (ou le contraire!!) de voir deux voitures de police stationnées devant la réception de l’hôtel! La pancarte devant ma chambre m’a vite fait changer d’idée!

Au niveau hébergement, la force de l’hôtel est l’aspect spacieux de la chambre. Elle pourrait facilement abriter une famille de 5 personnes ou même plus, j’y reviendrai dans quelques instants! La propreté extérieure (mégots de cigarettes qui traînent partout dans le stationnement, vielles lames de rasoir rouillés, déchets de toutes sortes, etc.) laisse totalement à désirer. Par contre, les chambres sont correctes et assez bien équipées (mini-frigo, planche à repasser, machine à café). Il y a visiblement un problème avec la plomberie car il faut tirer la chasse une dizaine de fois pour venir à beau du Chili’s d’hier et la pomme de douche tremble lorsqu’on actionne le robinet du bain! Mais le principale problème, c’est l’absence d’Internet sans fil dans les chambres, malgré ce qui avait été annoncé sur la réservation. On prétexte un problème avec le réseau et que la compagnie devrait venir réparer le tout aujourd’hui. Évidemment, ceci n’a pas été fait et j’ai donc du publié mon texte d’hier dans ma voiture, stationnée près d’un Dunkin’s Donuts qui offre du Wifi gratuit, même après sa fermeture! Ce sera probablement la même chose ce soir!!

Côté faune urbaine, la clientèle de l’hôtel se compose uniquement d’Indiens!!! D’ailleurs, je suis arrivé en plein milieu des préparatifs pour un mariage indien! Selon le réceptionniste de l’hôtel, un Indien, il va se soit, ils ont réservé 40 chambres!! Et comme vous le savez probablement, la fécondité indienne est légendaire et explique sans trop de problème pourquoi l’Inde est peuplée de plus d’un milliards d’habitants! Le problème, c’est l’extrême densité de population, le manque d’espace vital pour chacun des résidents. Ils sont donc habitués de vivre dans les conditions où la promiscuité est aussi habituelle qu’une journée de pluie en juillet au Québec!! J’ai vu, de mes yeux vu, 12 INDIENS loger dans une MÊME CHAMBRE!!! À 56$ la nuit, voilà tout un deal! Le problème, c’est que toutes les chambres de l’hôtel sont occupées par des Indiens, toutes sauf une… la mienne! Alors ce matin, quel bonheur de me faire réveiller par un wake up call non-désiré qui s’est déroulé comme suit : Dring, Dring. « Hello? » Une indienne sonnant comma Letika dans Slumdog Milionnaire « Hello? ». Moi-même avec ma plus belle voie du matin « Yeah? Wrong room!!! ». Ca part bien une journée!

Après un petit déjeuner au Dunkin’s Donuts, pour les remercier du signal gratuit de la veille, je me dirige vers Philadelphie. Mais avant tout, un petit quizz philosophique : pourquoi cette boutique constitue-t-elle un sophisme? Le gagnant se mérite un t-shirt!

Comme il pleut aujourd’hui sur l’Est de la Pennsylvanie, j’ai décidé de planifier une journée culturelle à l’intérieur des musées. Premier arrêt, le Eastern State Penitentiary. Comme Alcatraz, il s’agit d’une ancienne prison qui a été transformée en attraction touristique dans les années 90. En fait, il s’agit du tout premier vrai pénitencier au monde. Selon les historiens carcéraux, les prisons étaient de véritables cirques avant la création du ESP. En 1829, les choses ont commencé à changer et le mot PÉNITENCier a prit tout son sens.

Construit comme une véritable forteresse, le pénitencier a été créer pour que les gardiens puissent avoir une vue sur toutes les ailes du bâtiment en même temps. Le plan en étoile a ensuite été utilisé par plusieurs prisons à travers le monde dont la prison de Bordeaux à Montréal, construite en 1908.


Ce qui est frappant lorsqu’on entre à l’intérieur des murs, c’est l’État de décrépitude totale de l’édifice. Laissé à l’abandon après sa fermeture en 1970, le pénitencier est pratiquement en ruines aujourd’hui. Mais ceci donne un cachet particulier à la visite et nous permet de comprendre que les conditions de détentions devaient être assez proche de cette réalité de désagrément! Et sachez qu’ils n’ont aucune intention de rénover l’endroit; on veut la préserver pratiquement intacte…

La visite est sous la forme d’un audio-guide narré par le comédien Steve Buschemi! J’adore ce genre de tour! Les conditions dans lesquelles étaient gardés les prisonniers n’ont rien à voir avec ce qui se fait aujourd’hui. Tout d’abord, il est bon de mentionner que les criminels étaient tenu au silence EN TOUT TEMPS Aucun bruit, aucun son n’était toléré! D’ailleurs, les gardiens devaient porter des bas de laine par-dessus leurs souliers pour éviter de faire du bruit en marchant! Les prisonniers étaient en isolation totale et complète et ce, en tout temps! Aucun contact entre ceux-ci n’était permis, que ce soit visuel ou verbal. D’ailleurs, lors de leur entrée à la prison, ils étaient amenés en cellule avec une cagoule sur la tête pour éviter que les autres détenus ne puissent l’identifier.

Les prisonniers passaient 23 heures sur 24 dans leur cellule. Ils y mangeaient, dormaient, priaient, déféquaient. Une heure par jour, ils avaient le droit de sortir à l’extérieur. Au fond de chacune des cellules, vous retrouvez une porte qui donne accès à une cour extérieure personnelle, environ la même taille que la cellule elle-même. Le prisonnier peut sortir pour se délier les muscles, voir le soleil, prendre de l’air. Voici des photos d’une cellule à l’époque, une reconstitution et une cellule non-rénovée! Enfin, la cour extérieure personnelle. Jetez aussi un œil à la maquette postée un peu plus haut pour comprendre le principe des cours extérieures personnelles!




Évidemment, les prisonniers qui ne respectaient pas les règles de bon fonctionnement de la prison étaient immédiatement envoyés au « trou »! Et jamais un endroit n’aura aussi bien porté son nom! Isolation encore plus totale, 1 seul repas par 2 ou 3 jours, aucune lumière, pratiquement aucune possibilité de bouger. Et dire que je me plaignais quand mon père m’envoyait dans ma chambre remplie de jouets!


Avec le temps, les techniques « barbares » du Eastern State Penitentiary furent décriées. Les dirigeants ont donc du s’adapter au goût du jour en assouplissant les règles. Terminée l’isolation complète, les prisonniers seront colocataires. De plus, ils auront des endroits communs pour se divertir comme un terrain de baseball à l’extérieur. D’ailleurs, Babe Ruth a déjà été invité à jouer un match avec les prisonniers pour leur donner un peu d’espoir!

La prison a acquit une certaine notoriété dans les années 1930 alors qu’elle a pu compter par ses détenus le gangster Al Capone. Véritable figure de proue du crime organisé de Chicago, Scarface était une véritable vedette populaire. D’ailleurs, en voyant se cellule, vous comprendrez qu’il a surement obtenu un traitement particulier!


Autre pensionnaire notoire, un CHIEN! Le cabot du nom de Pep avait commis un crime grave : le meurtre du chat de la femme du Gouverneur de Pennsylvanie! Il fut donc condamné, sans blague, à la prison à vie! Il résida au ESP durant 10 ans avant de mourir!

Du tourisme carcéral comme je l’aime. Et je vous jure que l’aspect lugubre des lieux rehausse de 100% la visite! Après un bref diner, je me suis rendu au Museum of history and archeology de l’Université de Pennsylvanie.

À l’intérieur, on retrouve des artéfacts des plus grandes civilisations de l’histoire de l’humanité. Parmi celles-ci, les Étrusques, les Romains, les Grecs, les Égyptiens, les Chinois, les civilisations pré-Colombiennes, les Premières nations américaines. Par soucis de préservation, un avertissement vous attend à l’entrée de chacune des salles.

La collection égyptienne dépasse l’entendement! TOUT est documenté avec panache! Des morceaux d’un temple, de nombreuses statues, des objets du quotidien et des momies. Deux pièces ont particulièrement attiré mon attention : la tête d’une statue du temple d’Abou Simbel construit pour le grand Ramsès II et une réplique exacte de la Pierre de Rosette, le document ayant été déchiffré par Jean-François Champollion au 19e siècle.




La section asiatique est tout simplement incroyable. La grandeur de la pièce, véritable temple survolé d’une rotonde majestueuse, vous coupera le souffle.

Organisé sur 3 étages, on pourrait passer des dizaines d’heures à contempler et apprendre sur l’histoire de l’humanité. À voir absolument si vous passez par Philadelphie. Et si vous voyager dans les environs de la ville de l’amour fraternel, une autre tradition vous attend; le Philly Cheese steak! Savoureux mélange de bœuf et de fromage, servie dans un pain sous-marin et accompagné d’oignons frits, ils font la renommés de la ville et le cauchemar des chirurgiens cardiaques! À quelques kilomètres de mon hôtel se trouve un petit resto, Geatanno’s! Considéré par plusieurs comme un MUST dans la région, j’ai opté pour le grand format (les deux autres choix sont mini ou petit). Il n’y a qu’un mot pour le décrire : SPECTACULAIRE!!! Le GL de Sherbrooke lui-même aurait eut peine à achever la bête!

Je vais donc tenter de digérer tout ça avant de me coucher ce soir! Au menu demain : visite du district historique de Philadelphie!

4 commentaires:

Camille... a dit…

J'ai pas trouvé le sophisme. Malgré mes cours de philo :P C'est quoi la réponse??
Sinon, c'est vrai que ça ressemble vraiment beaucoup à Alcatraz. Des souvenirs d'un voyage en secondaire 3!!
Wow. C'est fantastique tout ça. Merci de nous faire voyager un peu à travers votre blogue. C'est pas très joyeux la température de Montréal, ces temps-ci :)
Bonnes vacances.

Stéphanie a dit…

C'est vraiment très intéressant. Tu peux te douter que j'ai particulièrement apprécié la partie sur ta visite du pénitencier. Fascinant! Pour avoir déjà visité quelques établissements fédéraux du Québec, je peux dire que je ne me lasserais jamais d'entendre les histoires en lien avec ces établissements où si les murs pouvaient parler, on se doute que les histoires rapportées ne seraient pas des contes de fées. Merci beaucoup pour ton texte qui met un peu de soleil dans cette fin de soirée pluvieuse.
Tu es entouré d’Indiens dans un hôtel?! On dirait presque une certaine histoire de la lutte québécoise.

Sur ce, je continue de te lire avec attention. Bonne journée!
PS : Pour le magasin, je dois avouer que l’heure tardive et la soirée mouvementée que j’ai eue ne m’aident malheureusement pas à résoudre ton énigme, mais c’est louche en maudit un magasin qui fait sa « Grande Ouverture », qui est à louer et à vendre et tout ça en même temps. Ça ne fait pas très « winner ».

Anonyme a dit…

Toujours aussi intéressant à lire mon Phil. Petit correctif à apporter sur tes chronique culinaire.. Il s'agit bien de poivre de cayenne et non de parika sur les hots-dogs. Voilà ce qui explique ce tendre réveil. J'arrive de Wildwoods par le 87 justement... j'aurais pu aller manger au Golden Corral avoir su. Va tu être de retour pour le PPV dimanche ??

BON VOYAGE et continue ton instructif et divertissant blogue.


STEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEVE

Philippe Leclair a dit…

Pour le sophisme, un morceau de robot pour Stef!! Un magasin avec les indications "Grande ouverture", ainsi que des pancartes "À louer" et "À vendre", même Kant aurait été déboussolé!

Steeeeeeeeeeeeeeeee, merci du correctif! Et je serai de retour dimanche pour le PPV avec quelques annecdotes aussi savoureuses que deux steamés all dressed du Ma Tante!