vendredi 5 juillet 2013

Kodiakus en Grèce : jour 5

C’est avec un petit, et je dis bien petit déjeuner frugal que débuta cette journée à Delphes. Autrefois une ville très importante, Delphes est aujourd’hui une minuscule cité comptant 1 500 habitants! Mais autrefois, c’était une toute autre histoire. Selon la mythologie, Zeus aurait envoyé deux aigles dans deux directions opposées, jusqu’au bout du monde, et c’est à Delphes que les deux oiseaux ne sont croisés. On considérait donc la cité comme le nombril du monde, littéralement! Plusieurs statues, parfois immenses, représentant un nombril ont été retrouvées sur le site!
Mais Delphes est surtout reconnue pour son célèbre Oracle. Dans l’Antiquité, il ne suffisait pas de lire son horoscope quotidiennement dans le Journal de Montréal pour connaître sa destinée. Il fallait se rendre à Delphes rencontrer une pythie, une femme généralement âgée de plus de 50 ans capable de prédire l’avenir. Selon la légende, c’est de la bouche du dieu Apollon qu’elle recevait ses prophéties. On allait la consulter dans une grotte où elle inhalait du gaz naturel qui gisait du sol, mangeait quelques feuilles de laurier avant d’entrer en transe et de vous livrer votre destin. Bien entendu, on raconte aussi que ses prévisions étaient aussi fiables et concrètes que celles de Pascal Yakouvakis en météo! Crésus, roi de Lydie et riche personnage ayant légué son nom à une expression, avait consulté la pythie pour savoir s’il devait attaquer les Perses. Elle lui répondit qu’un royaume serait détruit dans cette guerre. Il parti donc avec la certitude de la victoire. Par contre, le royaume qui fut détruit fut… le sien! Alexandre le Grand consulta également l’Oracle de Delphes avant de partir vers l’Asie. La pythie n’était pas capable de voir clairement l’avenir lui suggéra de revenir plus tard; Alexandre, un brin caractériel, la saisi par les cheveux et la traîna à l’extérieur de la grotte! Elle lui dit de la lâcher et qu’il était intraitable. Alexandre la laissa au sol et quitta en disant « J’ai ma réponse »!! Kodiakus a consulté l’Oracle, voici ses prédictions pour cette année : Daniel Brière se fera huer à son premier match avec le Canadien et les Québécois chialeront tout l’été à propos de la mauvaise température!

On érigea donc à cet endroit le sanctuaire d’Apollon en dressant un immense temple dont les vestiges ont été découverts il y a environ 100 ans. On peut donc retrouver l’allée sacrée menant aux sanctuaires, les restes du temple en plus d’un théâtre, d’un gymnase et d’un stade (de moins grande stature qu’à Olympie) car Delphes faisaient partie des 4 cités hôtes des Jeux Olympiques (dans ce cas-ci, pour honorer Apollon et non Zeus). Plus bas, on peut voit un sanctuaire dédié à Athéna au centre duquel on retrouve une magnifique Tholos (hiiiiiiiiiiiiii hiiiiiiiiiiiiii!) dont trois collines sont pratiquement intactes. Le site est MAGNIFIQUE, le panorama avec les montages est sidérant!!
Tout juste à côté se trouve le musée archéologique avec les pièces trouvées sur les lieux du sanctuaire. Trois pièces sont particulièrement célèbres. Tout d’abord, une représentation du Sphinx, créateur mi-lion mi-homme. Souvent associé aux Égyptiens, le Sphinx se retrouve aussi dans ma mythologie grecque. C’est lui qui posera sa fameuse énigme à Œdipe en route vers l’Oracle de Delphes : qu’est-ce qui marche à 4 pattes le matin, sur 2 pattes le midi et 3 pattes le soir? L’homme qui se traîne à 4 pattes dans l’enfance, marche sur 2 jambes à l’âge adulte et se porte sur une canne (la 3e jambe) à l’âge de la vieillesse. Le Sphinx de Delphes trônait au sommet d’une immense colonne de 11 mètres de haut et avait été offert par la ville d’Athènes pour célébrer la victoire contre les Perses à Marathon. Une pièce fort intéressante, une photo fort intéressante!!
Seconde pièce : une statue d’Apollon, le seul modèle crisso-éléphantin retrouvé en Grèce. Crisso-éléphantin? Une statue composé d’or (crisso en Grec!) et en ivoire.
Finalement, LA pièce la plus célèbre, l’Aurige de Delphes. Il s’agit d’un spécimen unique de statue de bronze datant de l’époque archaïque qui a survécu au tremblement de terre de -373. Ce qui frappe cette représentation d’un conducteur de char est avant tout ses yeux, fait de pierre d’onyx d’un noir persan. Je vous jure, on dirait que la statue est vivante et vous regarde, surréaliste! Une visite fort enrichissante!
Après la colonie de chiens errant à Corinthe, voici que l’Oracle de Delphes attire les représentants de la race féline. Kodiakus tenta même un rapprochement car il s’ennuie de ses deux comparses restés à Rosemont dont il s’ennuie grandement!
Toutes ces belles découvertes archéologiques, ça ouvre l’appétit! Ce midi, Kodiakus pu goûter un Thyropira, un feuilleté au fromage et aux œufs, magnifique! De plus, le fromage cuit à la poêle était également au menu, tout comme un bouilli de bœuf pas piqué des verres!
Avant de reprendre la route vers Athènes, nous avons fait un petit arrêt dans le sympathique village d’Arahova. Au Québec, cette ville est reconnue pour ses restaurants de souvlaki et sa tzaziki en vente dans les super-marchés! Ici, la ville d’Arahova est célèbre pour ses pasta, son fromage, ses tapis tissées et son vin rouge (Tousi, prépare ton cellier, tu devras honorer la mémoire de Dionysos!!). Le village est à flanc de montage, c’est mignon comme tout!
La route vers Athènes fut plutôt tranquille. Fait unique à propos des routes grecques : on retrouve souvent de petites maisons miniatures en bordure des routes. Il s’agit d’Iconostas, des monuments funèbres placés aux endroits où ont lieux des accidents de la route qui furent mortels. Dans l’enceinte, on place des photos d’icones religieuses, une chandelle, un verre d’eau, de l’huile, des allumettes et souvent, on place aussi une photo du défunt. N’importe qui peut arrêter et allumer la bougie pour rendre hommage au mort. Coutume fort intéressante!
Un petit arrêt pour une collation. Kodiakus y va pour sa première boisson gazeuse grecque ainsi que des carrés aux graines de sésame et au miel, délectable et ça ne prend presque pas de place dans le baluchon de l’ourson amateur du nectar des abeilles!!
Kodiakus loge ce soir à l’Attica Beach Hôtel, tout près d’Athènes (l’Attique est d’ailleurs le nom du département où se trouve la capitale grecque que nous visiterons demain). Un hôtel fort bien situé à proximité de la mer Égée. Petite chambre assez rudimentaire mais vue intéressante sur la plage. Par contre, c’est la piscine de l’hôtel qui attira l’attention de Kodiakus car elle était faite en forme de cœur! Romantique comme pas un, il vit ceci comme un signe du destin, une démonstration de l’amour de son oursonne demeurée dans la tanière de Rosemont et qui l’attend comme Pénélope et son Ulysse. Dès lors, Kodiakus cherchait une façon de lui transmettre son message d’amour, lui qui s'ennuie comme un forconné…
Hermès, le messager des dieux, étant occupé, il devait trouver autre chose. Un éclair de Zeus lui frappa le ciboulot : il descendit sur la plage écrire un message dans le sable. C’est Poséidon, dieu de la mer, qui fit déferler une vague sur l’inscription et emporta la missive jusque dans les terres éloignées de l’ancienne Ville-Marie. Non mais quel Lover ce Kodiakus!
À suivre…

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Kodiakus sentimental!!

Les photos sont superbes et les descriptions aussi!

La vie est belle!

Daniel Brière

lorette et Yvon G.P. G.M. a dit…

Bonsoir,
En Europe, vous dormez sûrement sur vos deux oreilles après une journée de visite intense. Que les journées passent vite. Quel est belle cet histoire du patrimoine de la Grèce. Quelle chance ont nos enfants. ça ne se décrit pas. Merci à vous Philippe. Nos bonjours à l'amour de petite fille Noémie Séguin-Yelle. G.P. G.M.XXX

Anonyme a dit…

À tous un salut de MTL. Vous en avez de la chance de vous retrouver au coeur du monde à l'origine de la civilisation moderne. Profitez au maximum du reste de votre séjour là-bas.
Je suis persuadée que ce périple laissera de très beaux souvenirs pour les nombreuses années à venir.
Sophie, souviens-toi que ton prénom tire son origine du mot philosophie, i.e. sagesse dans son sens le plus noble. Passes du bon temps, ma grande. Tu vois je ne me suis pas mélangée dans les prénoms, cette fois.
À bientôt. TA MAMIE.