mercredi 6 février 2008

Pénurie québécoise?


Louis-Gilles Francoeur, journalise au quotidien Le Devoir écrivait hier que le Québec devra faire face à une pénurie de pétrole d’ici les 10 prochaines années. Il base son propos sur une étude signée par Gordon Laxer, un économiste de l'Université d'Alberta, intitulée Freezing in the Dark: Why Canada Needs Strategic Petroleum Reserves.

Rappelons que 90 % des besoins en pétrole de l'est du pays (Québec et Ontario) proviennent de pays étrangers, ce qui engendre une importante «vulnérabilité à des ruptures d'approvisionnement à court terme». L'essentiel du pétrole de l'Est canadien provient en effet d'Algérie, d'Irak et d'Arabie saoudite, des pays où la situation politique est volatile, et de moins en moins de la mer du Nord.

Les exportations canadiennes de pétrole vers les États-Unis atteignent 67 % de notre production nationale, et la clause de "proportionnalité" du traité de l'ALENA empêche le gouvernement canadien de réduire cette proportion même en période de crise ici. Et de toute façon, la capacité des pipelines est insuffisante pour permettre au pétrole de l'Ouest de satisfaire les besoins de l'Est en cas de rupture de stock.

L'Agence internationale de l'énergie oblige ses 27 pays membres à se doter d'une réserve stratégique de pétrole sauf s'ils sont des pays exportateurs, ce qui est le cas du Canada. L'Europe, la Chine, l'Inde et «l'anglosphère» constituée des pays britanniques possèdent une RSP depuis longtemps, qui couvre généralement 90 jours de consommation, sans compter la réserve militaire. Les États-Unis possèdent la plus importante réserve nationale connue, laquelle devait en principe passer de 727 millions de barils à un milliard. Mais la stagnation de la production mondiale, qui est censée atteindre son plafond absolu entre 2000 et 2010 selon la plupart des spécialistes, limite actuellement la réserve états-unienne de dépasser à 698 millions de barils. Le président Bush a même plaidé récemment pour porter cette réserve à 1,5 milliard de barils. Quant à la réserve étatsunienne de mazout, elle cible depuis l'administration Clinton les 2 milliards de barils et constitue un élément fondamental de la sécurité énergétique des États-Unis.

Comme le Canada exporte 67 % de sa production de pétrole aux États-Unis, même si les provinces de l'Est se retrouvaient en situation de crise énergétique ou si pour quelque raison que se soit, la production canadienne venait à chuter à long terme, le Canada serait obligé de garantir aux États-uniens les deux tiers de son pétrole, comme maintenant. Et si le niveau de production augmente, comme le gouvernement Harper le souhaite, ce niveau plus élevé deviendra le nouveau niveau garanti en vertu de la clause de proportionnalité.

C’est fort rassurant de constater que notre gouvernement préfère répondre aux besoins de riches entrepreneurs du Texas que ceux des payeurs d’impôts du Canada. Bravo Stpeh, right on…

1 commentaire:

Anonyme a dit…

etes vous récament retourner sur le site de monopolay car montréalo a la tête devant paris et londre et ney york

nicolasm