Jour 3 : Segeste et Selinonte

Le Soleil semble toujours briller sur la Sicile. Au Québec, on dirait plus « fesser » ou « varger » mais en Europe et en vacances, on dit «briller »! Pour vous donner un ordre de grandeur, on parle facilement d’un 45 degrés en milieu d’après-midi, aucun nuage dans un ciel d’un bleu immaculé. Si hier, le chapeau semblait à la mode, la tendance du jour est l’éventail japonais mais à la décoration sicilienne! Le fan club de Kodiakus s’est d’ailleurs fait un bonheur de rafraîchir notre ourson sous ce Soleil de plomb, un vrai pacha! Conduire sur les routes italiennes semble être un sport dangereux. La signalisation semble être facultative, les normes élastiques, la courtoisie absente! Un bouchon de circulation nous empêchant d’avancer, notre chauffeur, Alessandro, a décidé de nous faire visiter la campagne sicilienne, magnifique territoire agricole en terrain montagneux. Trajet plus loin mais paysage bucolique, on adore!

Première visite de la journée, le site archéologique de Segeste, La cité fut fondée au 7e siècle avant Jésus par des descendants troyens, les Éléments. Inspirés par la civilisation grecque, ils ont fait construire LE temple dorique le mieux préservé de l’Antiquité. Construit en l’an 409, cette merveille a résisté à plus d’une centaine de tremblements de terre, fort fréquents dans la région sismique du pourtour méditerranéen. Ne cherchez pas le toit, il n’a jamais été assemblé, les guerres contre la cité voisine de Selinonte ayant drainé toute forme de ressources humaines et financières. La préservation est quasi parfaite, compte tenu du fait que la construction fut laissé à l’abandon il y a 2 300 ans!

Toujours sur le même site, on peut voir un magnifique théâtre construit par les Romains. Environ 2000 spectateurs pouvaient venir assister aux représentations dédiées au dieu favori de Kodiakus, Dionysos! À flanc de montagnes, le panorama est presque aussi beau que la construction elle-même.

Tant de culture et d’histoire, ça creuse l’appétit! Rien de plus sympa qu’un pique-nique en plein air (chaud il va s’en dire!!). Repas léger en charmante compagnie, la vita est bella!

En après-midi, nous avons eu le privilège de visiter la cité de Selinonte, fondée par les Grecs au VIIe siècle avant notre ère. La ville tire son nom d’une plantation de céleri (selinon en grec ancien) qui recouvrait autrefois les escarpements montagneux. La ville était autrefois une alliée de Carthage, métropole du Nord de l’Afrique. Mais Selinonte trahira la capitale berbère et paiera cet affront très cher : Hannibal Barca, général carthaginois, détruisit la totalité de la ville en guise de châtiment. Sur une population de 100 000, seuls quelques milliers de personnes ont survécu en se réfugiant dans les temples qui composent aujourd’hui le parc archéologique. La raison? Non pas la pitié d’Hannibal mais la peur que les citadins incendient le temple et que les Carthaginois ne puissent piller les trésors à l’intérieur! Ce n’est qu’en 1823, suite à l’initiative de deux anglais nommés William Harris et Samuel Angell, que les fouilles archéologiques purent débuter. On peut y voir plusieurs temples restaurés cette fois-ci (plus de la moitié des colonnes sont en béton armé) ainsi que plusieurs objets datant de la présence phénicienne au Ve siècle avant Jésus, notamment un sarcophage ainsi qu’une baignoire! Et grand sacrilège : nous avons franchit le portique pour pénétrer à l’intérieur du temple! En effet, chez les Grecs, les cérémonies religieuses s’effectuaient à l’extérieur de l’édifice. Personne n’était autorisé à pénétrer dans l’enceinte car l’espace était occupé physiquement par le dieu lui-même.

Le paysage vu de l’Acropole était à couper le souffle. Tiens, qu’est-ce que j’aperçois en bas…

Une plage!! Kodiaks rêvait depuis des lunes de pouvoir se tremper les poils dans la Méditerranée, voici sa chance! Se baigner à 140 kilomètres de la Tunisie, wow!

Retour au complexe hôtelier, tout ceci creuse l’appétit! Inspiré par sa visite à la mer, Kodiakus choisira de l’excellent saumon et une montagne de légumes! L’ambiance est festive, l’excitation du match à venir est palpable, les partisans revêtent leurs couleurs!

20h45, c’est l’heure de vérité, la finale de l’Euro 2012 opposant l’Espagne, championne en titre, et l’Italie. Un immense écran géant a été installé à l’extérieur, les Italiens sont présent en très grand nombre avec leur drapeau, tout est prêt! Les Québécois supporteront massivement l’Italie. Même les Pringles souhaitent bonne chance aux Italiens!

Début de rencontre très serré, chaque centimètre de terrain est férocement disputé. Si vous pensez que les partisans du Canadien sont intenses, attendez de voir les Italiens! Chaque avancée de terrain, littéralement chaque mouvement déclenche une dose massive d’excitation chez les fanatiques. Gooooooooooooooooaaaaaaaaaaaaaal… de l’Espagne, puis un second. À la mi-temps, le moral des troupes est bas. Un partisan lance une fusée de signalisation routière, scène très fréquente parait-il dans les matchs de football en Europe, et la pièce pyrotechnique accroche un fil électrique, panne généralisée dans l’hôtel!! Le mot quasi-émeute est juste assez fort pour décrire la situation! Heureusement, 5 minutes plus tard, le courant est rétabli, la seconde demie peut commencer!. 3 à 0 puis 4, c’est la débandade totale. Les partisans italiens quittent, déçus, d’autre demeurent incrédule face à la domination espagnole. Kodiakus se considère chanceux d’avoir assisté à ce match, à avoir vécu la frénésie, l’énergie. Malgré le résultat final du match, il se souviendra toujours de cette journée bleue, du ciel de Selinonte à l’azur des chandails de soccer. Maintenant, reste à Kodiakus à « digérer » la défaite en tentant de se servir du bidet!!!

À suivre…