Terminer un voyage, c’est en débuter un autre. En tant que mortel terrestre, rien ne nous empêche occasionnellement de nous rapprocher du monde céleste et spirituel. Cette dernière journée en sol irlandais allait, une fois de plus, nous rapprocher des cieux.
Nous avons donc quitté Donegal de bon matin via la voie terrestre vers Dublin. Ce fut l’occasion d’ajouter un fleuron à notre palmarès de voyage : visiter un nouveau pays! En effet, la route empruntée traversait, durant une heure environ, l’Irlande du Nord, un pays limitrophe de la République d’Irlande. Située dans la partie Nord-Est de l’île, l’Irlande du Nord fait partie du Royaume-Uni (avec l’Angleterre, l’Écosse et le Pays de Galles) contrairement à la République qui a fait sécession dans une révolte ensanglantée. Muni de mon passeport, j’étais prêt à traverser la frontière… qui n’existe pas! En fait, la frontière est belle et bien là, et passe en plein milieu d’une station d’essence au prise avec un sérieux problème de taux de change compte tenu du fait que l’unité monétaire de l’Irlande du Nord n’est pas l’Euro mais bien la Livre Sterling!
La seule différence sur les routes de l’Irlande du Nord, c’est que l’unité de mesure utilisée est le mile et non le kilomètre.Rien de bien excitant sur le chemin autre que de s’intéresser aux panneaux de signalisation loufoque!
Notre visite de la journée fut probablement LA plus spectaculaire du périple : le site de Bru Na Boinne nommé ainsi en l’honneur du dieu Dagda et de son épouse Boinne (une rivière), deux figures marquantes dans la mythologie celtique. Le site est surtout connu pour abriter un complexe funéraire hors du commun.
Construit durant le Néolithique (précédent ainsi le célèbre Stonehenge en Angleterre de 1000 ans et même les fameuses pyramides de Gizeh de 600 ans), Bru Na Boinne est un vaste site regroupant 3 séries de tombeaux. Le plus vaste d’entre eux se nomme Newgrange et date de 3200 avant notre ère. Sans outil moderne, ces hommes de la préhistoire ont construit un tombeau de 80 mètres de diamètre par 13 mètre de haut et pesant plus de 200 000 tonnes!! Cette structure auto-portante, sans mortier pour faire tenir les pierres, a résisté à l’ère du temps pour n’être retrouvé qu’en 1699 par un fermier qui voulait entretenir les routes de son domaine et qui a commencé à épierrer son champs pour tomber, par hasard, sur une IMMENSE pierre sculptée. En fait, ils existent pas moins de 97 de ces mégalithiques autour du monument! Le site fut finalement exhumé dans les années 1960.
Pourquoi un site aussi grand et monumental? Il y a également un lien à faire avec le Soleil. Dans les croyances animiques de l’époque, il était fréquent que ce dernier soit associé à la divinité la plus importante constituant la seule et unique source de vie. La particularité de Bru Na Boinne, c’est que la nécropole est orientée parfaitement avec l’astre lumineux pour qu’au solstice d’hier, autours du 21 décembre, la lumière pénètre dans une cavité au-dessus de la porte principale, franchisse un tunnel de 14 mètres pour éclairer de tous ces feux la chambre funéraire pour environ 17 minutes!! Sans aucun instrument ou connaissances astronomiques certaines, ces hommes il y a 4000 ans ont réussi où des météorologues échouent chaque jour à notre époque!! Parfaitement incroyable!! De plus, la façade Est, celle qui fait face au Soleil levant, est recouverte de Quartz blanc, une pierre qui réfléchi très bien la lumière grace à ses cristaux. Ce n’est pas le cas sur les autres façades!
Comment ont-ils bien pu transporter ces blocs? Ceux-ci se trouvaient, selon les géologues, à une dizaine de kilomètre du site. Ils ont donc fort probablement utilisé le transport maritime et, de la rive, un système avec des billes de bois roulantes. Cette hypothèse est souvent utilisée pour expliquer la construction des pyramides d’Égypte.
Lorsqu’on visite l’exposition, on peut voir à quel point leurs habitations étaient rudimentaires. Selon les historiens, il leur aurait fallu environ 60 ans pour construire le complexe de Bru Na Boinne et qu’à l’époque, l’espérance de vie n’était que de 35 ans! Il aura donc fallu 3 générations de travailleurs acharnés pour construire ce tombeau qui abritait… 5 corps!! Ceci démontre l’importance que ces hommes de l’Antiquité accordaient à la vie après la mort, que la lumière représentait probablement ce passage céleste entre ce monde et l’autre.
Durant le voyage, nous avons résidé dans tous les types d’hébergements : hôtels, bed&breakfast, auberge de jeunesse, résidence universitaire et même une ferme. Pour notre dernière soirée en Irlande, celle-ci nous réservait quelque chose d’encore plus spécial : un centre de retraite religieuse pour pèlerins! Voyez-vous, quand nous avons réservé nos hôtel, le chambre la moins chère à Dublin pour ce soir était de 400 Euros! Nous avons su en arrivant ici que Garth Brooks, l’icône du country, donnait une série de 5 concerts au Phoenix Park de Dublin et pas moins de 400 000 personnes étaient attenues, soit un dixième de la population de l’Irlande! Mais les résidents qui habitent aux abords du Park ont réussi avec de multiples récriminations à faire annuler les concerts, laissant en deuil des milliers de porteurs de chapeau de cow-boys!
On croyait VRAIMENT s’être trompé d’endroit mais non! Bible sur le bureau dans la chambre, chapelle à proximité pour le recueillement, décoration très tendance, un mélange d’odeur d’enscent et de petit vieux, un véritable paradis!!
C’est avec regret que je vous annonce le décès des saucisses vainqueurs de nombreux prix achetées hier à Donegal. Elles n’ont malheureusement pas survécu à une journée dans la voiture au Soleil. Elles laissent dans le deuil un acheteur en pleurs. Prière de ne pas envoyer de fleur mais un don à l’association des charcutiers irlandais serait apprécié!!
Une des choses que j’ai remarqué depuis deux semaines : les Irlandais sont friants de paris sportifs. Dans chaque ville visitée, nous avons vu des bureaux de paris et ce, sur chaque coin de rue. Il y avait d’importantes courses à Galway ce week-end, ca a du gager fort!
Nous avons donc du nous retourner de bord et trouver une solution pour le souper. Nous sommes donc allé souper à proximité de notre retraite fermée. Après avoir prononcé la prière d’avant repas, ce fut un bonheur de goûter la Fransican ways, une bière d’abaye de Cork, très très goûteuse. Vraiment, si le paradis existe, il n’est pas loin d’ici.
samedi 26 juillet 2014
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