mardi 12 mai 2009

Tourisme funéraire


Avec l’augmentation du tourisme mondial dans les dernières décennies, tous les prétextes sont bons pour attirer des gens dans son petit coin de pays. En Indonésie, une tradition ancestrale devient une véritable attraction touristique…

Loin des plages et des hôtels, un village isolé de Bali laisse ses morts se décomposer à l'air libre, une tradition ancestrale qui intrigue de plus en plus de touristes. «Voilà deux personnes mortes il y a environ un mois», indique I Ketut Jaksa, un adjoint au chef du village. Il désigne deux cadavres, parés de leurs plus beaux habits traditionnels, qui reposent sans sépulture, à même le sol, entourés d'effets personnels (peigne, radio, vaisselle...). Une sorte de cage en bambou les protège des chiens et des bêtes sauvages!!

Le visage de l'une de ces deux femmes est encore reconnaissable avec ses longs cheveux noirs, sa bouche entrouverte et ses yeux clos. En revanche, l'autre défunte est en état de décomposition avancée, les os transperçant sa peau. Outre les dépouilles des deux femmes, de nombreux squelettes, ossements et crânes reposent sur des pierres, entre les racines tentaculaires.

Niché au bord du grand lac Batur, à l'ombre du volcan Abang, le village de Trunyan est l'un des plus isolés de Bali. Il était uniquement accessible par bateau jusqu'en 2006, avant qu'une route ne soit construite. Les habitants de Trunyan affirment fièrement être les descendants des Bali Aga, les «Balinais d'origine», et respecter des traditions antérieures à l'hindouisme, la principale religion de l'île. Ils n'ont ainsi pas adopté la crémation, la pratique funéraire qui donne lieu à de grandioses cérémonies dans le reste de Bali.

Le petit cimetière a été installé sous la frondaison d'un immense figuier banian, un arbre symbole d'immortalité. Le lieu ne peut accueillir que les défunts mariés et morts de cause naturelle, les autres étant enterrés à l'extérieur. Il ne possède que 11 cages en bambou. Au douzième mort, le corps le plus vieux est retiré et ses ossements rejoignent les autres. Pour le visiteur, le plus étrange est de constater que les corps en décomposition ne dégagent aucune mauvaise odeur. C'est grâce aux senteurs de l'immense arbre, qui symbolise une légendaire déesse au parfum ensorcelant, explique I Ketut Sutapa, le chef du village.

Grâce à ses étranges traditions et à l'ouverture de la route, Trunyan est devenue une étape dans les circuits touristiques, les agences de voyage promettant «une expérience inoubliable». Les habitants de Trunyan acceptent volontiers l'argent des touristes, mais sans se montrer aussi chaleureux que les autres Balinais. Notamment par volonté de ne pas trop s'ouvrir au monde extérieur.

Voilà donc un beau défi pour Mario Dumont, lui aussi qui refuse de s’ouvrir au monde extérieur!

1 commentaire:

Joseph Michel RAZAFINDRALAMBO a dit…

Bjr, Philippe! Moi je suis un malagache, habitant de Madagascar, une île de l'Afrique dans le sud Est, travailleur dans la communication. Votre intervention ma beaucoup touché et mois aussi je voudrais bien relevé un défi sur ce thème "le tourisme funéraire" à MADAGASCAR. C'est encore très vaste le champ de travail car il n'y a pas encore personne travaillant dessus. J'aimerais avoir contact avec vous ou votre partenaire. Pour ce n'hésitez pas de m'appeler sur mon numéro +261322910576 ou par mon mail: jomic001@hotmail.fr