jeudi 27 septembre 2007
La ruée vers l’Afrique?
L’or; minéral responsable du rapide peuplement de la côte Ouest américaine au milieu du 19e siècle. L’or noir : combustible fossile responsable d’un rapide peuplement étranger en Afrique au début du 21e siècle? Voilà la question posée par plusieurs journalistes du Courrier internationale dans la plus récente édition du magazine.
Depuis quelques années, l’Afrique connaît un regain d’intérêt de la part de nombreux pays étrangers. Ce ne sont plus seulement les anciennes puissances coloniales qu’elle intéresse, mais aussi les États-Unis et les pays émergents – Chine, Inde et Brésil. Si l’Afrique en intéresse aujourd’hui plus d’un, c’est essentiellement du fait des ressources naturelles dont elle regorge. Il s’agit, entre autres, du pétrole, de l’uranium et du charbon. L’épuisement des ressources naturelles en certains endroits de la planète ou les difficultés d’accès ont tôt fait de transformer ce continent en une réserve de premier choix.
La crise du Darfour, au Soudan, n’aurait sans doute pas mobilisé tant de grandes puissances et d’énergies s’il s’agissait uniquement de se pencher sur le sort de pauvres Soudanais noirs martyrisés par leurs “frères blancs”. Au-delà du génocide perpétré, il y a d’une part la volonté du régime de Khartoum d’expulser les populations noires du Darfour et de le repeupler par les Arabes blancs afin de faire main basse sur ses importantes réserves de pétrole et de bauxite, et d’autre part la volonté de la Chine aussi bien que des puissances occidentales d’être des partenaires privilégiés du Soudan ou des populations du Darfour.
Présents depuis longtemps déjà sur la côte du golfe de Guinée – notamment au Nigeria, au Bénin, au Togo et au Ghana –, les Indo-Pakistanais, qui avaient quasiment le monopole du textile, ont vu arriver une horde de Chinois dans le même secteur. Avec la rude concurrence qui s’est instaurée, ces derniers sont en passe d’assurer leur suprématie dans le textile. Les Indiens et les Pakistanais, qui représentent la plus importante communauté au Nigeria en particulier et dans la plupart des pays de la côte ouest-africaine, ont néanmoins su diversifier leurs affaires. Outre le textile, ils sont omniprésents dans l’exportation du cacao, du karité, de l’acajou et autres produits tropicaux, n’hésitant pas à investir et à faire des recherches en laboratoire.
Pour se garantir des ressources en pétrole, la Chine a résolument pris pied partout sur le continent et rivalise maintenant avec les Etats-Unis et la France. L’exemple le plus éloquent est la guerre pour le contrôle de l’exploitation de l’uranium au Niger. Si l’Inde reste discrète sur le terrain minier, le Brésil n’est pas dans le même cas. Solidement implanté en Angola et en Guinée-Bissau, où il exploite des gisements pétroliers et continue à prospecter, il gagne du terrain sur le continent.
Si l’Afrique suscite tant de convoitises, c’est la preuve que les autres continents ont plus que jamais besoin d’elle. Et c’est l’occasion pour elle d’en tirer le meilleur profit et de jeter les bases de son décollage en militant pour un transfert de technologies et de compétences. Est-ce que l’Occident est prêt à ENFIN considérer l’Afrique comme un réel partenaire économique ou s’il continuera à la traiter comme le parent pauvre des continents?
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