Ce périple est en train de devenir un véritable tour gastronomique qui fera inévitablement varier le tour… de taille!!! Encore et toujours des croissants, du pain, des pâtisseries, impossible de résister. Et l’opulence avec dans laquelle nous vivons est digne d’un patricien romain de l’Antiquité!
Nous avons quitté l’extrémité occidentale de la Sicile pour pénétrer à l’intérieur des terres agricoles. Le climat y est chaud (quelle surprise!!) mais plutôt sec comme en témoigne les nombreux incendies de broussaille que nous avons croisé sur notre route. Paysage viticole bucolique à travers les montagnes et les vallées, de toute beauté. D’ailleurs, vous serez peut-être surpris d’apprendre que le cinéaste italien Sergio Leone a tourné le classique du western spaghetti « The good, the bad and the ugly » dans cette partie de la Sicile. Oui, Clint Eastwood dans un film se déroulant dans l’Ouest américain, tourné sur l’île triangulaire italienne! Mais peu de gens ont pu profiter pleinement du splendide panorama, trop occupés à se complaire dans les bras de Morphée, dieu grec du sommeil et des rêves prophétiques.
Premier arrêt de la journée, le parc archéologique d’Agrigente. Autrefois considéré comme la 4e plus grosse ville du monde, Akragas (en grec!) fut fondée en -581 par un groupe formé d’habitants de la cité de Gela (pas très loin d’Agrigente) ainsi que des Grecs de l’île de Rhodes. Peuplé par plus de 200 000 personnes, la ville était reconnu pour ses vignes et son esprit libertaire! Le déclin fut assez rapide dès le IIIe siècle et la cité passa des Grecs, aux Carthaginois et aux Romains. Ceux-ci baptiseront la ville Agrigentum pour célébrer la caractère agricole de la région. La ville fut abandonnée au IXe siècle pour n’être redécouverte qu’après des bombardements aériens lors de la Seconde guerre mondiale! C’est à cette époque que des archéologues ont découvert ce qui se nomme aujourd’hui la Vallée des temples.
Perché sur une colline (on cherche d’ailleurs la vallée!) se trouvent certains des plus beaux vestiges Grecs du monde. Tout d’abord, le temple d’Héra, déesse mère de la fertilité et épouse-sœur de Zeus. Construit au Ve siècle avant Jésus, ce temple a malheureusement été détruit en partie lors d’un tremblement de terre à l’époque médiévale. La colonnade principale est demeurée quasi intacte. On pratiquait souvent les sacrifices ou les mariages (certains verront ici des synonymes!!) sur un autel à l’avant du temple. Cette place sacrificatoire a été rénovée mais définitivement pas de la bonne façon selon les observations des archéologues amateurs que nous sommes! Toujours dans le domaine conjugale, la tradition grecque voulait que lors de la cérémonie, le jeune époux place une ceinture autours de la taille de sa dulcinée pour indiquer, et je pèse mes mots, sa propriété! Le seul moment où la femme pouvait retirer la ceinture, c’est lorsqu’elle porte un enfant, dont le mot « enceinte » qui veut dire « absence de ceinture» en grec ancien! FASCINANT!
En route vers le second temple, nous avons croisé un mausolée funèbre érigé par les Byzantins au VIIIe siècle. Les colonisateurs en provenance de Constantinople ont creusé des tombes directement dans le mur de fortification érigé par les Grecs lors de la fondation de la ville. La forme en demi-lune représente le cycle de la vie, de la naissance, au point culminant à l’âge adulte, jusqu’à la mort.
Le second temple est une pure merveille : celui de la déesse de la paix, Concorde. Il s’agit du temple le mieux préservé au MONDE! D’ailleurs, on fait souvent une erreur : tous croient que le logo de l’UNESCO, organisme associé à l’ONU dont l’objectif premier est de préserver le patrimoine mondial, représente le Parthénon d’Athènes. Et non, il s’agit véritablement du temple de Concorde à Agrigente. La raison de cette préservation magnifique? Le temple fut transformé en Église chrétienne par les Byzantins du VIe siècle et ils ont conservé la structure intacte. De plus, les Grecs ont installé une couche de roche plus malléable sous le temple, constituant ainsi une espèce de zone tampon pour absorber les mouvements du sol. Quel génie! Devant le temple est placé une immense statue d’Icare, héros grec du plus célèbre mythe crétois : le minautore! Ayant été enfermé dans un labyrinthe avec son père Dédale, Icare cherchait un moyen de s’échapper. Son ingénieux géniteur lui confectionna des ailes avec des plumes d’oiseau et les colla à son dos avec de la cire, avertissant bien son rejeton d’être prudent en plein vol. Icare n’écoutant que la fougue de la jeunesse oublia rapidement les conseils de son papa et dans l’ivresse de son vol, il s’approcha trop près du Soleil ce qui fit fondre la cire. Icare tomba et se noya dans une mère qui porte le nom de mer… Icarienne!
Un problème criant en Italie et particulièrement en Sicile : les chiens errants. Il semble qu’un spécimen ait décidé de trouver refuge directement dans l’enceinte du temple de la Concorde! Sachant que les Grecs sacrifiaient les animaux à cet endroit, je me demande si ce clébard va finir dans un pain avec de la relish, de la moutarde et des oignons!
Nous avons aussi pu voir le temple d’Hercules dont 8 colonnes ont été remontés ainsi que les reste du temple de Zeus, le plus grand à jamais avoir été construit par les Grecs : selon les historiens, il mesurait 112 mètres par 56 mètres et les colonnes étaient hautes de… 20 mètres! Finalement, deux autres lieux dignes de ce nom : l’autel situé devant le temple de Zeus, endroit où l’ont sacrifiait les animaux en l’honneur du Dieu suprême. De là vient l’expression « hécatombe » qui, en grec ancien, voulait dire tuer 100 bœufs! Puis, les restes du temple dédiée à Déméter, déesse de l’agriculture et à sa fille Perséphone. Celle-ci avait été enlevé par Hadès, dieux des enfers et avait été emmené de force dans le monde sous-terrain. Déméter chercha sa fille jour et nuit, attristée, oubliant de faire pousser la végétation! Les humain ayant peur de mourir de faim ont demandé à Zeus de s’en mêler; celui-ci fit un compromis avec son frère Hadès : 6 mois par année, Perséphone resterait avec lui en enfer et les 6 autres mois, elle pourrait aller rejoindre sa mère sur Terre. C’est ainsi que les Grecs expliquaient le cycle des saisons : l’automne et l’hiver, Perséphone est aux enfers et la végétation meurt. Le printemps et l’été, les plantes recommencent à pousser car Déméter et sa fille sont réunie!
Ca fait quelques jours que je cherche une photo pour illustrer la situation anarchique qui règne en ce qui concerne le stationnement en Sicile. Voici le plus probant exemple. D’ailleurs, cette photo représente aussi très bien la situation politique du Québec : certains à droite, d’autres à gauche, tous tendent vers le centre ce qui amène un statu quo!
En route vers Piazza Armerina, nous sommes arrêtés manger dans un magnifique jardin fleuri! On cherchait l’ombre avec les 35 degrés de Soleil que vous avions au dessus de la tête!
Magnifique petite ville juchée sur une colline, Piazza Armerina dispose de la coquetterie des villes à flanc de montagne mais pas les installations touristiques nécessaire. Bien peu d’hôtel ou de restaurant, on va s’arranger mais c’est beau!
Plusieurs personnes n’auront jamais le privilège de visiter un seul patrimoine mondial de l’UNESCO durant leur existence. Notre groupe a eu l’extrême chance d’en visiter deux… le même jour! Je vous parle ici d’un chef d’œuvre humain situé à quelques kilomètres de Piazza Armenira, la Villa Romana del Casale. Il s’agit d’une somptueuse maison romaine ayant appartenu à l’empereur Marcus Aurelisu Maximianus qui a régné au IVe siècle. L’opulence des lieux ne fait aucun doute mais la particularité du domaine se trouve dans les planchers en mosaïques qui recouvrent l’ensemble de la résidence. Il s’agit de petit carrés de céramiques assemblées qui forment une figure, un motif géométrique ou un dessin plus formel. L’état de conservation des mosaïques est tout simplement incroyable. Construit à la main par des artisans carthaginois, certaines sont demeurées intactes depuis près de 1600 ans. La raison? Au XIIe siècle, un glissement de terrain a ensevelit la villa sous une couche boueuse de 10 mètres, la protégeant ainsi des effets de l’air, du vent et de la pluie. Ce n’est que dans les années 1950 que les travaux d’excavation ont débuté. Les sujet traités par les artistes sont très variés : personnage mythologique comme le célèbre Polyphème de l’Odyssée d’Homère, une scène de course de chars se déroulant au Circus Maximus ainsi qu’une salle complète dédiée aux animaux sauvages que les Romains ramenait en Europe pour les spectacles
Mais que vois-je? Ca ressemble étrangement à un trèfle à quatre feuilles, symbole de chance et emblême de l’Irlande? Mais non, il s’agit de quatre cœurs réunis!!! Plus que quatre, QUATRE petit jour Amour et nous y serons!
Le complexe des Thermes est VRAIMENT impressionnant! Grands humanistes, les Romains vénéraient le corps et en prenaient grand soin. Côté hygiène, ils adoraient les bains chauds (Calderium) et froids (Frigidarium), ancêtre des spas scandinaves! On chauffait les bains avec un système de feu et de circulation d’air, du grand art! On retrouvait aussi deux piscines intérieures, une salle de massage, un sauna et une palestre-gymnase. Et finalement, au niveau hygiène, que dire de cette superbe latrine familiale où l’on pouvait faire ses besoins en jasant avec ses proches! Un système de rigole d’eau disposait des éléments. Par contre, il ne fallait pas oublier son spongium, une éponge attachée au bout d’un bâton en bois qui faisait office de papier de toilette!
Après un souper non-mémorable (si des Italiens vous offrent du bianco di poli al forno, attendez-vous à des croquettes de poulets pannées!!!), nous sommes allez nous promenez dans les étroites rues de la ville. Bizarrement, on se serait cru à Laval car il n’y a pas de trottoir! Nous dormirons à quelques pas de la Cathédrale de Piazza Armerina, sans air conditionné mais après avoir vu de magnifiques temples grecs et de FORMIDABLES mosaïques romaines.
Ah mon Phil!
RépondreSupprimerOn dirait que tu réécris tes cours d'histoire du 1er cycle!
L'Irlande t'attend bientôt
Je t'amène ton trèfle à 4 feuilles à Lutèce, le reste t'appartient!
Bonne fin de séjour!
LB
Check-Lé Le Lover avec ses trèfles à quatre coeurs!!
RépondreSupprimerGuy Simarde
Entre les jokes de Laval, des références à des endroits libertins et au meilleur lutteur de tous les temps (Zeus bien entendu) et de l'étymologie en grande quantité, ce fut une lecture fort intéressante!!
RépondreSupprimerLà y paraît qu'il fait que je lises la dernière édition, ce que je vais faire à l'instant!!
Hiii Hiiiiiii
Coy