vendredi 21 janvier 2011

Filet de Prozac?


Montréal s’est toujours vanté d’offrir à ses résidents une eau potable de grande qualité. Il est permis d’en douter en lisant cette nouvelle parue sur Rue Frontenac : Les antidépresseurs que consomment les Montréalais se retrouvent en quantités mesurables dans les poissons du fleuve Saint-Laurent au point d’affecter leur activité cérébrale!

Non, il ne s’agit pas d’un vulgaire poisson d’avril mais une nouvelle scientifique fort inquiétante selon moi! Une équipe de chercheurs de l’Université de Montréal ont en effet découvert que les médicaments pris par 25 % des résidents de la métropole transigent par le système de traitement des eaux usées avant d’être ingurgités par les poissons! QUOI? 25% des insulaires montréalais consomment des antidépresseurs?!? On parle ici d’entre 200 000 et 300 000 personnes, WOW!

« Des travaux antérieurs ont déjà montré que les poissons accumulent dans leur foie et leur muscles des résidus d’antidépresseurs. Ce qu’on a découvert, c’est qu’ils en accumulent également dans les tissus de leur cerveau au point d’altérer certaines activités », explique Sébastien Sauvé, auteur principal de cette étude.

L’équipe a analysé les tissus de truites mouchetées exposées pendant trois mois aux effluents d’eaux usées à ceux de congénères soumis à des rejets traités à l’ozone. Un autre groupe de truites a été gardé dans des bassins sans effluent pour des fins de contrôle. Les expériences ont été conduites dans des bassins aménagés à l’usine d’épurations des eaux de la Ville de Montréal.

Des traces de six antidépresseurs populaires – Prozac, Praxil et Effexor, notamment – ont ainsi été trouvées. Les chercheurs ont noté un changement d’activité au niveau d’un biomarqueur intervenant dans la régulation de la sérotonine, une composante chimique importante qui joue un rôle dans le contrôle de l’humeur, l’anxiété et la douleur chez l’humain. En gros, les poissons infectés ont subit une diminution de leur activité cérébrale!

Rien n’indique toutefois que cela pose un risque immédiat aux personnes qui mangent les poissons du Saint-Laurent. Sébastien Sauvé compare la quantité d’antidépresseurs libérés dans notre fleuve à un grain de sel dans une piscine olympique.

La suite me perturbe un brin : « Montréal possède un réseau d’égouts très rudimentaire, la Ville ne retirant pratiquement que les matières solides et l’eau ne faisant l’objet d’aucune désinfection. De toute façon, la structure chimique des antidépresseurs les rend extrêmement difficiles à retirer des eaux d’égout, même en utilisant les systèmes les plus sophistiqués qui soient », ajoute le chercheur.

Cette découverte revêt une importance à l’échelon international puisque le système de traitement des eaux usées de la municipalité ressemble à ceux des autres grandes villes et qu’il est par ailleurs reconnu comme le troisième plus grand système de traitement au monde. La présente étude devrait susciter l’attention de toutes les villes, croit M. Sauvé.

Quoi penser de tout cela? La prochaine fois que vous serez dépressif, serait-il efficace de s’enfiler un petit Filet de poisson de Mcdo ou tout simplement boire un verre d’eau du robinet?

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