Chaleur torride au Kentucky

Départ plus tardif ce matin après une grasse matinée bien méritée. On arrête faire le plein et la route nous attend… jusqu’à la sortie 41 où un bouchon de circulation MAGISTRAL nous arrête brusquement. Rien ne semble bouger pendant plusieurs minutes. Pat me conseille donc de m’esquiver vers la fameuse sortie 41 en effectuant ce que mon collègue Éric Beausoleil nomme la « Passe du chinois en rut », c'est-à-dire couper les autres voitures sans avertissement pour prendre une bretelle de sortie! J’étais légèrement septique mais j’acquiesce à la manœuvre. Après deux minutes de petite navigation, nous revenons sur l’autoroute juste APRÈS l’accident qui paralyse l’autoroute! Pat venait ainsi de remporter le titre de MVP de la journée!

Dehors, c’est la canicule! Les températures oscillent autours de 37 degrés celcius plus l’humidité! Ca va sentir l’après-midi de ski de fond! Nous arrivons donc à Cincinnati en milieu d’après-midi sous ce soleil de plomb. Nous établissons nos quartiers juste de l’autre côté du fleuve Ohio dans la ville de Newport au Kentucky! Dans la série des « Je ne pensais jamais aller là de ma vie », je peux rajouter le pays du Colonel Sanders! Ce petit bijou d’hôtel, en plus d’être magnifiquement situé pour aller au baseball, nous offre une vue splendide du stade de notre chambre!

En regardant vers la droite, qu’est-ce que j’aperçois? Une fucking PISCINE!! Oh que oui! 2 minutes plus tard, nous y plongeons et il y a même du service de breuvage dans le 5 pieds!



Notre chambre semble controversée à voir le numéro de porte, inscrit au crayon marqueur! Que s’est-il déjà passé dans l’enceinte de cette chambre? J’enquête et je vous reviens avec des détails demain!

Après un léger repas, nous partons à pieds pour le stade. Il ne nous suffit que de traverser le pont et nous y sommes. Le paysage est vraiment superbe. Les urbanistes de la ville ont eux aussi compris le concept de la concentration sportive : on place tous les amphithéâtres de la ville au même endroit pour diminuer les impacts. On peut donc apercevoir le Paul Brown Stadium pour les Bengals de la NFL, le Great American Ballpark des Reds et le US Bank Arena des Cyclones, une équipe de hockey de la East Coast League qui servait de 2e club école aux Canadiens de Montréal il y a quelques années. David Desharnais et Cédric Desjardins faisaient alors parti de la formation!

La ville de Cincinnati a toujours été reconnue comme une grande ville sportive. Les joueuses de tennis se disputent d’ailleurs cette semaine l’Omnium de Cincinnati, un des tournois les plus prestigieux du circuit féminin. J’espère bien tomber par hasard sur Maria Sharapova demain en prenant une petite marche sur le bord de l’eau!

Très prévoyant, j’avais pris le soin d’amener mon passeport pour pouvoir changer d’État sans problème. Déception : aucun poste douanier en plein milieu du pont pour me demander mes papiers en entrant en Ohio. La sécurité semble ciblée ailleurs comme en témoigne ce panneau aperçu en entrant dans le stade!


Pat, grand fanatique de controverse, cherche partout un t-shirt de Pete Rose, meilleur frappeur de coups sur de l’histoire du baseball mais banni du sport pour avoir parié sur les résultats des matchs alors qu’il était gérant de l’équipe! Pas de chance, il semble que les Reds ne lui ont pas encore pardonné cet affront! Pat insistera tout de même pour se faire prendre en photo sur l’avenue portant le nom de Pete Rose, en prenant soin de montrer 4 doigt, non pas pour les Horsemen mais bien pour signaler les 4,000 coups surs de Rose!

Le stade est MAGNIFIQUE. Probablement le plus beau que j’ai vu jusqu’à date. La vallée de l’Ohio a été un site important de l’histoire des États-Unis et du Canada. La présence du fleuve, d’immenses forêts et une abondance de fourrure de castor ont permis le développement économique de la région. Les architectes du Great American Ballpark se sont inspirés de l’héritage fluvial de Cincinnati pour concevoir le stade. On peut y retrouver plusieurs références à la navigation et au monde maritime, SUPERBE!





Les Reds constituent la plus vieille équipe de l’histoire du baseball. La fondation de l’équipe date de 1869, soit à peine deux ans de plus que le Canada! La formation se nommait alors les Red Stockings, comme quoi les bas ont toujours eut la côte dans l’histoire du baseball! L’âge d’or de l’équipe se retrouve dans les années 1970 alors qu’elle était surnommée The Big red Machine. Des joueurs comme le receveur Johnny Bench, Pete Rose, Tony Perez, Joe Morgan et Ken Griffey père s’alignaient avec l’équipe qui dominait les majeurs.


En marchant vers notre place, je suis tombé sur une figurine Bobblehead de la célèbre Marge Schott, l’excentrique propriétaire des Reds dans les années 80 et 90. Réputés pour ses colères légendaires, Schott se trimbalait toujours avec son ridicule chien, qui avait même le droit de courir et de déféquer sur le terrain à sa guise durant les entraînements!

On continue dans la série des mascottes. Les Reds disposent de 3 représentants à ce niveau. La mascotte officielle qui ressemble étrangement au bonhomme Pringle, son épouse et leur affreux chien. Il est rare de voir la gente féminine représentée au niveau de la peluche, il faut donc en profiter!



Nous regarderons la rencontre des Bleachers ce soir, nice! Nos places se trouvent dans le champ gauche, juste derrière le poteau de démarcation! On espère un p’tit long!

Le match marque l’arrivée du vétéran Jim Edmonds avec les Reds. Prolifique voltigeur de centre, il sera drôle de voir Edmonds jouer contre son ancienne équipe, les Cards. J’ai toujours aimé ce joueur qui pratique son sport avec une intensité incroyable. Il possède d’ailleurs certains des plus beaux attrapés de l’histoire du baseball dans sa collection.

Le match revêt une importance particulière pour les deux équipes car les Reds sont premiers au classement de la division centrale, à deux matchs devant les Cards. Albert Pujols, probablement le meilleur frappeur de la ligue nationale, souhaite aider St-Louis à vaincre les rouges. Il se payera deux coups surs et produira le premier point de son équipe.

Du côté des Reds, la pression est sur Joey Votto, un Canadien originaire de Toronto qui connait une superbe saison. Chris Carpenter est en grande forme et Votto sera limité à un petit simple de rien du tout.

Le baseball sans arachides, ce n’est pas du baseball. Je vais donc me chercher des peanuts à la 4e manche. Lorsque je reviens à ma place, Pat m’apprend que j’ai raté… un grand chelem! Probablement la chose la plus rare au baseball et je manque ça, damn! Au moins les peanuts étaient bonnes!

Comme les deux équipes portent du rouge, les partisans sont difficilement départageables! Avant le match, Pat avait d’ailleurs beaucoup de difficulté à me retrouver dans la foule! Lui, vêtu d’une chemise des Expos, est plutôt facile à spoter! Au pire, on a qu’à tendre l’oreille pour un petit « Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiii Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii » et on se retrouve immédiatement! Les Cards de St-Louis remportent le premier match de la série par une marque de 7 à 3. Ils se rapprochent ainsi à une partie des Reds, toute une course au championnat est à prévoir entre les deux équipes.

Nous avons eut la chance de rencontrer un couple de partisans fort sympathique. Nous avons discuté avec eux une bonne partie du match et ce fut fort agréable. Avant de se quitter, Pat prend soin de donner son courriel à la dame qui se prénomme Kim. On se serait cru en 2001, moins la chanson! Ne cherchez pas à comprendre…

En retournant à l’hôtel, il fait presque aussi chaud qu’en plein milieu de l’après-midi! Ca promet pour demain. Parlant de ça, nous avons décidé de faire un petit détour vers Louisville, toujours au Kentucky, pour visiter l’usine de fabrication des bâtons de baseball! J’ai tellement hâte! Je vous laisse avec une petite photo pour mon grand chum Dan. On se voit à mon retour!