mardi 6 juillet 2010

Aux portes de l'enfer



Voici la suite des extraordinaires aventures d'Ariane au Kenya. Aujourd'hui, un épisode particulièrement croustillant!

Bonjour, bonjour tout le monde!

Je profite de ma visite ‘’en ville’’, en ce jour de sokoni (marche), pour vous envoyer un long mot.



D’abord, je vais bien et je prends le temps de vivre. Je n’ai pas été atteinte par la grenade qui a saute au Parc Uhuru a Nairobi et j’ai evite le maize empoisonne qui circulait dans le pays il y a trois semaines. J’ai connu 24 heures infernales a cause d’une intoxication alimentaire, mais je suis rassuree de savoir que mon corps reagit subito presto aux substances mechantes. Ce que je croyais d’abord etre la m_l_ri_ ne fut qu’un episode bref quoique violent et douloureux. Fiou.



Je pense etre desormais en mesure de repondre a la question : ‘’Mais… que fais-tu exactement?’’ Plein de choses, croyez-moi! J’enseigne a Enchorro-E-Senteu, une petite ecole primaire a Oltepesi, un drole de village pas trop epatant. J’aime de plus en plus mes journees la-bas et les profs comme les eleves sont bien sympathiques. Ces derniers ne font pas leurs exercices et, franchement, ils en auraient bien besoin. Je me sens un peu impuissante. Si je les denonce, ils recevront des coups de canne dans le dos et je les entendrai gemir dans le corridor. Que feriez-vous a ma place?



Un des projets qui me demande temps, energie et patience est la preparation pour l’inauguration du EWRC, le Elangata Wuas Resource Centre. Cet endroit, le premier du genre dans la region, servira a la fois de centre communautaire et de bibliotheque. L’aventure est ambitieuse et le travail a accomplir, monstre. Qui plus est, avant mon depart, je ne savais pas vraiment que j’aurais a travailler la-dessus. Mechante surprise.

Dans les prochaines semaines, j’aurai a peinturer des planchers, poser des rideaux, terminer des contrats d’embauche, developper des programmes et des ateliers, pousser pour qu’on aie des foutus meubles, créer un horaire qui plaira a tout le monde et concretiser un système de classification de livres, rien de moins. Je sens que ce n’est que la pointe de l’iceberg. L’ouverture est dans un mois.



J’ai aussi a m’impliquer dans un troisieme projet, une sorte de recherche visant a documenter les initiatives jeunesses dans notre coin. Nous voulons comprendre les mouvements qui existent (oui, il semble que les buissons soient propices a l’apparition de tels groupes!) et dresser un portrait des jeunes adultes qui s’impliquent dans leur communaute. Le but ultime est d’arriver a comparer des groupes de trois differentes regions et de leur permettre d’echanger a propos de leur vision du developpement au Kenya. C’est passionnant, mais j’ai l’impression d’avancer a tatons dans le noir.



Si vous n’etes pas tannes, je vais maintenant vous parler de ma visite en enfer. Elle a commence vendredi dernier par un trajet presque suicidaire en moto : trois adultes et deux packsacs sur un bicycle. Ajoutez a ca le fait qu’il était 18h00 et que la nuit tombait, que la route n’est pas pavee, que les bosses donnent envie de hurler de douleur, que le chauffeur était assis sur moi et qu’il ne comprenait pas pourquoi je ne voulais pas le marier. L’enfer? Nah, ca, c’est quand meme normal.



Plus tard, Nairobi et le terminus de matatus de nuit. Un vrai bordel. Tu ne traines pas dans le coin longtemps…



Le lendemain, un autre trajet en matatu jusqu’au Lac Naivasha. Nous sommes en voyage de voyage pour la fin de semaine. Yahou! Je vois des arbres-cactus hallucinants, un oiseau geant (au moins deux metres d’envergure - je me croyais dans Jurassic Park) et des vrais de vrais hippopotames! Pincez-moi quelqu’un.



L’enfer nous attendait au detour et c’est au terrain de camping qu’il a frappe : notre &8!!#?@ de poele a la paraffine ne fonctionnait pas! Nous avons ‘’gosse’’ et nous nous sommes beurrees a souhait. Degueulasse. Nous n’avions que cinq allumettes, il ventait et notre couscous baignait dans l’eau froide. Charmant.

Heureusement, un gentil monsieur nous a aidees et des voisins alcoolises nous ont donne cinq allumettes. On a fini par manger. La lune était tellement claire et belle qu’on ne voyait pas les etoiles.



Dimanche matin, nous avons decampe pour aller visiter Hell’s Gate National Park. La voici, la porte de l’enfer. Karibu! Bienvenue! Les couts d’entree, de camping et de location de velos étaient exorbitants. Les officiers, tetus comme des anes, n’ont jamais voulu nous accorder le tarif etudiant malgre nos pieces d’identite. Grrrr. Nous avons choisi les velos les moins pires, mais la balade fut penible : mon sac pesait une tonne, le velo était trop petit, les freins n’existaient pas et les vitesses était inutiles. Des grosses Jeep nous faisaient bouffer de la poussiere aux deux minutes et une des bicyclettes s’est brisee (!) apres deux kilometres. Vraiment….

J’ai continue vers le camping en soufflant comme un bœuf pendant que mes amies s'occupaient du velo a remplacer. Les zebres et les antilopes m’ont vite fait oublier mon epuisement. Notre site, sur le haut d’une colline, nous donnait l’impression de dominer le parc. Le roi lion sur son rocher, c’était moi.

Ce mot signifie

Que tu vivras ta viiiiiiiiiiiiie

Sans aucun souci

Philosophie : Hakuna Matataaaaaa

En passant, les phacocheres existent bel et bien et ils sont hilarants!



Promenade en bicyclette, randonnee dans des gorges splendides, paysages spectaculaires, animaux sauvages partout; le reste de la journee fut inoubliable. National Geographic, c’est pas de la frime! Le parc national est tranquille et magnifique et il est fantastique de savoir que des endroits comme celui-ci sont assez bien conserves. Nous avons croise un troupeau de buffles et j’ai eu la peur de ma vie. Mon cœur battait la chamade. Je pensais a Mufasa ecrase par les gnous et je me trouvais pas mal petite sur ma bicoque pourrie. Demi-tour con toda velocidad. Ces grosses bibittes noires ont fait en sorte que nous avons croise pas une, pas deux mais sept girafes en rentrant a la tente. Elles sont si immenses et si parfaites que j’en avais des frissons. Je n’imaginais jamais pouvoir m’asseoir dans l’herbe et contempler de si pres ces grandes dames dans leur habitat. Pourtant, c’était tout naturel. C’est ca, prendre le temps de vivre.



Nous avons encore eu de la misere avec le ^&*?!!#%$ de poele le soir venu. Il nous restait cinq allumettes et pas de voisin. La cinquieme fut la bonne. La flamme a dure trois minutes. Le couscous baignait dans l’eau froide a nouveau. Nous l’avons fait cuire dans la braise (ca sonne poetique, mais je vous assure que ce ne l’était pas) et on a fini par manger. C’était bon.



Lundi, le lever du jour nous a souhaite la bienvenue. Karibu sana. Des centaines d’oiseaux virevoltaient dans la lumiere du soleil levant. Les buffles formaient une belle file noire qui se deplacait lentement, au loin, au pied d’une falaise. Les zebres, antilopes, girafes et phacocheres sont timidement sortis des buissons, surgissant de la brume pour s’approprier les plaines vertes de Hell’s Gate. Si c’est ca, l’enfer, le paradis peut bien attendre.



A bientôt!



Ariane xx

2 commentaires:

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