mardi 25 août 2009
Tourisme minier
Dur retour à la réalité du travail hier matin! Ca va me prendre encore quelques jours pour être capable d’être fonctionnel avant l’heure du dîner! Mais pour ceux qui disposent encore de quelques petits jours de vacances, j’ai des propositions de visites touristiques pour vous. Alors allez faire vos bagages et dirigez-vous vers les Cantons de l’est!
En compagnie de l’ineffable Steve Charrette (le même qui m’avait suggéré la visite de Saint-Élie-de-Caxton et qui était offusqué que je n’aie pas mentionné son nom dans la chronique de jeudi passé, milles excuses au King du hardcore!), je me suis rendu récemment visiter une ancienne mine de cuivre dans le minuscule village de Capelton, à environ 25 minutes de Sherbrooke.
Lorsqu’on connait l’emplacement géographique de la mine de Capelton, à quelques 15 kilomètres des lignes américaines, on comprend mieux les liens entre le développement économique de la région et la guerre de sécession chez nos voisins du sud. La forte demande en minerai de toute sorte, occasionnée par la Guerre de Sécession aux États-Unis, viendra stimuler les recherches dans la région estrienne. C’est monsieur George Capel qui débute les recherches sur sa propriété en 1863 pour tenter de découvrir des traces de minerai. Il y découvre du cuivre qui brillait de tous ces feux. La totalité du minerai extrait allait être exporté aux États-Unis pour y fabriqué des balles de fusils pour la guerre.
En 1863, c’est la naissance d’un complexe industriel minier. Deux mines y verront le jour, soient les mines Albert et Capelton. Deux ans plus tard, en 1865, une troisième mine voit le jour, la mine Eustis. L’ouverture de ces mines, donne naissance à trois petits villages, Albert, Capelton et Eustis, qui avaient chacun son école, son église, son magasin général, son bureau de poste, etc. Cette activité économique amènera la Nichol’s Compagnie à faire construire une usine dans laquelle on y fabriquait de l’acide sulfurique, nitrique, muriatique, du fulminate de mercure et des engrais chimiques. Ce complexe chimique devint le plus important du Commonwealth britannique de 1890 à 1910.
Une fois la guerre terminée, la demande en cuivre diminua grandement ce qui amena la fermeture des mines Albert et Capelton. Le complexe chimique poursuit ses opérations jusqu’en 1924 lorsqu’un incendie dévaste tous ces bâtiments. La mine Eustis fermera elle aussi en 1939 et le site fut laissé à l’abandon jusqu’en 1995 où on décida d’en faire un site touristique.
Pour visiter la mine, vous devrez vous vêtir en conséquence; il est recommandé de porter de bons souliers de marches ainsi qu’un chandail chaud car la température oscille autours des 9 degrés au plus profond de la mine. L’accoutrement ne serait complet sans le très pratique pour les plus de 6 pieds casque de mineur. Vous ressemblez à Bob le Bricoleur comme en témoigne les deux photos suivantes.
La mine se trouve à l’intérieure d’une montagne alors contrairement à la croyance populaire, on doit tout d’abord monter… avant de descendre! Les visiteurs sont donc invité à monter à bord d’une carriole, tiré par un sympathique tracteur, pour grimper au sommet de la montagne. Nous voici donc face à l’entrée de la mine Capelton…
Quoi que très bien aménagé pour les visites touristiques, deux choses sont frappantes en pénétrants les entrailles de la terre : l’incroyable niveau d’humidité et la quasi absence de lumière. D’ailleurs, pour vivre l’expérience pleinement, lorsqu’on ressort de la mine, on doit le faire en l’absence totale de la moindre source de luminosité! Assez spéciale comme expérience!
Il est très facile de s’imaginer les conditions de travail effroyables des mineurs en observant l’espace exigüe qu’ils occupaient. Comme ils étaient uniquement payé pour la quantité de minerai extrait, nul besoin de creuser des tunnels spacieux ou des plafonds élevés pour être confortable car tout ceci était considéré comme du bénévolat.
Voici aussi la toilette des mineurs, qui n’était vidé qu’une seule fois par semaine. Il y avait trois trous sur le dessus du wagon, permettant ainsi à un trio de mineur de partager simultanément bien plus qu’ils ne l’auraient souhaité!
La mule était un animal d’une extrême importance dans la mine. L’animal pouvait tirer les wagons de minerai et ainsi éviter beaucoup d’efforts aux hommes. Mais bien évidement, il fallait descendre la mule dans la mine, ce qui est loin d’être évident. Pour se faire, on évitait de nourrir l’animal durant 3 jours pour être capable de plier la bête dans un espèce de harnais de cuir et ainsi pouvoir la descendre par un système de poulies.
Par contre, une fois en bas, les mules étaient mieux traitées que les humains. Voici l’endroit où les animaux dormaient et comparez-le avec l’espace alloué aux mineurs pour faire la sieste. Les bestioles ont de la paille et des espaces délimités alors que les hommes dorment sur des planches de bois ou directement sur le sol!
Ce qui est très intéressant, c’est d’observer les formations rocheuses sur les parois des cavités. L’extrême humidité des lieux a donné naissance à des zones où l’oxydation est visible. Sur les plafonds, on peut aussi voir des stalactites (ou est-ce stalagmites, je ne sais trop!). Évidemment, lorsque vous comparez avec ceux trouvés dans des grottes millénaires, ceux-ci paraissent minuscules mais s’ils sont bien préservés et que les touristes font attention, un jour, ils seront dignes de mention. La plus belle pièce a été surnommé « le schtroumph » vu sa couleur bleue!
Les tarifs pour la visite sont assez élevés (22$ pour les adultes) mais je me dis que les opportunités de visiter une mine sont plutôt rares! Et pour vous « récompenser » de votre visite dans la mine, on vous remettra le salaire d’une heure de travail pour un mineur à l’époque : 10 cennes! Vous pourrez conserver le billet en souvenir ou le dépenser (sans joke!!) à la boutique souvenirs!
Demain, je poursuivrai avec des suggestions de visites à Coaticook!
M. Charette et vous-même êtes plutôt drôle en Bob le bricoleur.
RépondreSupprimerIl devait y avoir de très bons combats de selles dans cette mine!!!
RépondreSupprimerEn passant, j'attends toujours un reportage avec photos au Moomba de Laval!!!
Steven Seagal