mercredi 14 mars 2007
And the winner is…
Le débat des chefs, sujet incontournable dans une campagne électorale. Selon les premiers chiffres, 60% de la population du Québec était devant son téléviseur hier soir pour voir Mario Dumont, André Boisclair et Jean Charest traiter de santé et mission sociale, d’environnement et de développement durable, de gestion de l'État et d’économie, d’éducation, de famille et de développement humain ainsi que de l’avenir politique du Québec. 5 grands thèmes, 5 rounds politiques!
Dès l'ouverture, Mario Dumont a annoncé que son cadre financier se chiffrait à 1,7 milliard de dollars. Il indique qu'il en donnera les détails au lendemain du budget fédéral de lundi prochain. C’est la première fois que Monsieur Dumont chiffrait ses promesses électorales, pensant bien que cela lui éviterait de se faire poser des questions sur son budget. Grave erreur puisque les deux opposants l’ont sommé d’expliciter ce chiffre mais Dumont a très peu subtilement évité les questions qui arrivaient comme une rafale de mitraillette.
Pour sa part, Jean Charest a pris le pari, pour la première fois également, d’admettre ses torts et d’avouer qu’il n’avait pas respecté ces engagements de 2003. « Est-ce que nous avons été parfaits depuis notre élection? La réponse, c'est non. La vérité, c'est qu'il n'y a pas de solution magique, il n'y a pas de solution facile. (…) Nous avons fait tout ce qui était humainement possible. » a-t-il déclaré lors de son allocution d’ouverture.
André Boisclair a tiré son épingle du jeu, restant à l’attaque tout au long du débat, forçant à plusieurs reprises ses opposants à se commettre sur des questions précises. «Êtes-vous capable de regarder les Québécois dans les yeux et de leur dire, comme vous l’avez fait récemment, que ça va bien en santé?», a lancé le chef péquiste à son adversaire libéral. Jean Charest a tenté tout au long du débat de rester calme, cherchant à projeter une image de premier ministre. Quant à Mario Dumont, il a dû se défendre de plusieurs attaques de ses adversaires qui ont tenté de miner sa crédibilité.
Dumont cherche probablement encore une réponse à la question sur la marge de manœuvre financière d’un futur gouvernement adéquiste ! Les échanges ont été musclés et Monsieur Charest n’appréciait guère les interventions ultra-agressives d’André Boisclair et lui a même dit : « Laissez donc les autres parler, c’est quoi votre problème ? ».
J’ai trouvé que Jean Charest avait l’air totalement amorphe, sans vie, morose. Il n’avait probablement pas fait son petit somme d’après-midi car il semblait fatigué au possible ! Il aura fallu une véritable bombe de Mario Dumont pour réveiller le chef libéral.
Le chef de l’ADQ a profité du débat pour révéler une note de service du ministère des Transports datant de juin 2004 et qui soulignait des problèmes sévères aux «assises» du viaduc du boulevard de la Concorde, qui s’est affaissé le 30 septembre 2006, faisant cinq morts. La note précisait qu’il fallait soumettre l’ouvrage à une «surveillance exceptionnelle». Mario Dumont a alors pourfendu le premier ministre: «Votre gouvernement avait été alerté!», «vous avez caché cela aux Québécois», «vous n’avez pas posé les bonnes questions !» Tentant de conserver son attitude calme Jean Charest a d’abord voulu revenir au sujet — la dette — puis a admis ne jamais avoir pris connaissance de la note de service en question.
Le problème, c’est que Dumont n’a pas lu le document au complet. Plus loin dans la note de service, il est clairement indiqué que le viaduc ne nécessitait PAS de travaux immédiats. Mario Dumont s’est donc servi de l’information de façon opportuniste mais n’a pas dévoilé l’ensemble de celle-ci. De la petite politique de cours d’école, vraiment pas fort.
Selon moi, le vainqueur du débat est André Boisclair, sans l’ombre d’un doute. Confiant, en contrôle de la situation, connaissant bien ses dossiers, agressif au possible, il s’est enfin détaché de cette image de robot à la langue de bois qui ne dit jamais rien. Dumont a prouvé plus que jamais que son programme est vide et qu’il n’est pas capable de répondre à des questions pourtant très simples. Boisclair a d’ailleurs bien résumé ma pensée en disant « l’ADQ, c’est une one man show et 4 ans, c’est long » ! Charest a été ordinaire, sans plus. Il n’a pas été capable de vendre son bilan des 4 dernières années mais j’avoue qu’il est fort difficile de se battre contre deux adversaires sur le dos !
À lire les analyses, personne ne s’entend pour déterminer un réel vainqueur. Une chose est certaine, on se souviendra longtemps de ce débat à cause de l’histoire du viaduc. Reste maintenant à voir si les électeurs seront influencés mais selon moi, nous assisterons aux élections les plus serrées de l’histoire de la province. À suivre !
Ce qui est comique le lendemain des débats, c'est de demander qui a gagné le débat. Personne n'est objectif. Ceux qui votent PLQ pensent que Jean Charest a gagné le débat, les péquistes pensent que Boisclair a gagné et les adéquistes pensent que Dumont a gagné.
RépondreSupprimerA lire ton texte, pas besoin de te demander pour qui tu vas voter le 26...
Steve C.
Un sondage paru aujourd'hui confirme ce que j'avance dans mon autre texte, les réactions au débats sont clairement partisanes:
RépondreSupprimerhttp://quebec2007.canoe.ca/infos/quebeccanada/quebec2007/archives/2007/03/20070314-052600.html
Selon ce sondate 32% des gens déclarent Jean Charest gagnant! Pourtant, la presse et plusieurs observateurs pensent qu'il a été le moins bon.
Pour ma part, je pense que Mario Dumont a été le meilleur, malgré les attaques réussies de Boisclair à son endroit. Mais je refuse de vous dire pour qui je vais voter :)
esti ke boiclair yé laiddd ya lair dun anee
RépondreSupprimerJe sais pas pour qui je voterais, il on l'air très moyen, c'est premier minstre. Suyrement Boisclait avec ses palettees et sa dentition.
RépondreSupprimerSUREMENT PAS BOISCLAIR! JE n'appuie pas ses buts. JE voterais pour le Parti Vert ! Vive les animaux! ( et la viande )
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