mardi 21 juin 2011
Pleureuses professionnelles
Vous souhaitez mettre un peu de piquant dans vos funérailles? Vous avez peu que l’émotion manque lors de la cérémonie accompagnant votre dernier repos? J’ai la solution pour vous!
Prosternée devant la dépouille de Liang Zhicai, une main posée sur le cercueil métallique où repose le vieil homme mort d'une longue maladie, Hu Xinglian pousse des cris déchirants. On la croirait ravagée par le chagrin et pourtant il n'en est rien. Mme Hu exerce la profession de «kusangren», les pleureuses professionnelles qui dans certaines régions de Chine vous garantissent un enterrement en grande pompe... funèbre mais pas trop!!
Pour les obsèques de ce jour, cette femme de 53 ans est venue avec son matériel de sonorisation, ses spots tricolores et les six membres de sa petite fanfare itinérante, «l'Orchestre de l'étoile et de la rivière de Chongqing». C'est dans cette mégalopole du coeur de la Chine, où les tours HLM poussent comme des champignons, que Mme Hu participe à la survie de cette tradition rurale qui précède l'inhumation. Au pied d'immeubles décrépits a été montée sur des piquets en fer une toile de tente. Au centre se trouve le cercueil de M. Liang, qui vient de décéder à l'âge de 70 ans. Des bâtonnets d'encens brûlent et une corbeille de fruits est placée en offrande.
Elle et sa mini-troupe de comédiens ont ensuite participé à un dîner arrosé de bière du Sichuan, offert par la famille de M. Liang. Puis elle a enfilé son kimono blanc, la couleur du deuil en Chine. Les voisins sont assis sur les bords de la tente. Certains fument, bavardent ou téléphonent. Les enfants et petits-enfants de M. Liang sont davantage recueillis. Leur attention se concentre rapidement sur la «kusangren», dont les lamentations vont crescendo.
De longues minutes s'écoulent ainsi, dans une chorégraphie rodée qui voit la chanteuse avancer debout ou à genoux, puis s'affaler sur le sol. Elle serre enfin la main de chaque membre de la famille, certains très émus. La soirée prend alors brusquement un tour festif. Les artistes de l'orchestre se succèdent pour entonner des tubes populaires et relater des histoires comiques, devant un auditoire ravi!! Même si un cercueil occupe la «scène», les spectateurs ont droit à une danse du ventre en costume moyen-oriental ou aux déhanchements lascifs d'une comédienne peu vêtue, qui finit son numéro par un grand écart sur des rythmes techno.
Selon l'Association de la culture funéraire chinoise, la tradition veut que l'on exprime sa peine bruyamment et avec force larmes, avant la mise en terre. «Si les descendants ne pleurent pas assez fort, cela va être considéré par les gens du voisinage comme un manquement à la piété filiale», souligne l'Association. Mme Hu joue ce rôle par procuration.
Même si un cercueil occupe la «scène», les spectateurs ont droit à une danse du ventre en costume moyen-oriental ou aux déhanchements lascifs d'une comédienne peu vêtue, qui finit son numéro par un grand écart sur des rythmes techno.
RépondreSupprimerSacripant!!! le O'Gascon ferait des affaires d'or s'il savait!!!
Stevn Seagal