Démocratie fragile

Avec la campagne électorale qui se déroule présentement au Québec, on a souvent tendance à prendre pour acquis ce privilège que nous avons : le droit de vote. En Afrique, ce droit est aussi fragile qu’une poupée de porcelaine. La démocratie fait tranquillement son apparition sur le continent où les premiers humains se sont développés. Les Sénégalais sont appelés aux urnes aujourd’hui pour la première fois en 7 ans.

Les opérations de vote ont débuté peu après 8h00, avec un peu de retard en raison de l'acheminement tardif d'une partie du matériel électoral. Un convoi de l'armée sénégalaise qui escortait du matériel électoral a été attaqué samedi soir par des rebelles présumés au nord de Ziguinchor (au sud du Sénégal).

Les quelque 11 000 bureaux de vote de ce pays largement musulman de 11 millions d'habitants resteront ouverts jusqu'à 18h00, voire un peu après dans certains cas pour compenser les retards à l'ouverture. Officiellement, 4 917 160 personnes sont inscrites sur le fichier électoral. Une forte affluence a été constatée en début de matinée et aucun incident grave n'a été signalé.

Les électeurs ont le choix entre 15 bulletins, un par candidat. Chaque bulletin porte le nom, la photo et l'emblème du parti du prétendant à la magistrature suprême. On pense ainsi donner accès au vote au plus grand nombre d’électeurs possible, même ceux qui ne savent ni lire ni écrire (soit environ 80% de la population du Sénégal).

La campagne électorale, qui s'est globalement déroulée dans le calme, s'était achevée dans un climat de tensions et de violences, notamment mercredi soir à Dakar entre des partisans des deux principaux candidats. D’ailleurs, le président sortant, le libéral Abdoulaye Wade, sollicite un deuxième mandant et ce, à l’âge vénérable de 80 ans!

Je souhaite que les élections se déroulent dans le calme, la paix mais surtout dans le respect démocratique des droits des électeurs. En Afrique, il est fort courrant d’assister à des fraudes électorales et à la manipulation des résultats du vote. J’espère que l’honnêteté prévaudra et que la volonté populaire sera respectée. Ce sera un pas de plus vers la légitimité et la libération des pays africains.